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Lorsque vous achetez un médicament, votre médecin peut vous donner des indications, tout comme le pharmacien, dont c’est le métier. En plus des conseils bienvenus, la notice apporte des informations importantes. C’est pourquoi l’UFC-Que Choisir exprime aujourd’hui son mécontentement.
En effet, la fameuse notice pourrait bientôt appartenir au passé. Dès le 1er octobre 2025, la France va expérimenter la suppression de la notice imprimée sur plus d’une centaine de médicaments, dont le paracétamol, au profit d’une version numérique accessible via QR code.
Un projet européen dans le viseur de l’UFC-Que Choisir
Pour l’UE, l’objectif de cette mesure est double. D’un côté, cela permet de limiter la consommation de papier. De l’autre, cette évolution offre aux patients une information qui s’actualise en temps réel. Ils peuvent consulter la notice directement depuis un téléphone ou une tablette.
L’expérimentation française, qui durera deux ans, s’inscrit dans une dynamique européenne plus large, plusieurs États membres testant déjà la dématérialisation des notices. Les industriels du médicament soutiennent cette évolution.
Parmi leurs arguments, ils mettent en avant la possibilité de mettre à jour instantanément les informations, d’adapter la taille des caractères pour les malvoyants et de faciliter la distribution multilingue des médicaments en Europe. Des arguments qui ne suffisent pas à convaincre l’UFC-Que Choisir.
Des inquiétudes concernant cette évolution
Cette transition suscite de vives inquiétudes chez les associations de consommateurs, à commencer par l’UFC-Que Choisir, Familles rurales et la CLCV. En effet, elles adressent une lettre ouverte au gouvernement pour demander le maintien systématique de la notice papier.
Elles insistent effectivement sur l’importance de la version papier. Cette dernière doit rester en place, notamment pour les foyers en situation de précarité numérique ou les habitants de zones mal couvertes par les réseaux.
Une statistique donne raison à l’UFC-Que Choisir. En France, un quart de la population rencontre encore des difficultés avec les outils numériques, ce qui fait craindre une nouvelle fracture dans l’accès à l’information médicale (RTL).
Du côté des pharmaciens, certains rejoignent les craintes de l’UFC-Que Choisir. Ils soulignent effectivement que les seniors, grands consommateurs de médicaments, sont souvent peu à l’aise avec les QR codes et les smartphones. Il ne faudrait donc pas supprimer la notice papier, puisqu’elle permet de vérifier immédiatement la posologie, les effets secondaires ou les interactions.
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Un équilibre à trouver entre innovation et accessibilité
Certes, la dématérialisation des notices peut représenter un progrès. Cependant, les associations comme l’UFC-Que Choisir insistent sur la nécessité d’une modernisation inclusive. Ainsi, le numérique doit rester un complément, jamais un substitut.
Elles demandent alors le maintien de la notice papier dans toutes les boîtes de médicaments, sans exception. Et ce, tant que l’accès au numérique n’est pas garanti pour tous.
En attendant, la phase d’expérimentation devrait justement permettre d’évaluer l’impact de cette réforme sur les patients. Grâce à elle, les autorités identifieront les éventuels risques.
Il est indispensable que les évolutions aussi importantes ne mettent pas de côté une partie de la population. Les pharmaciens joueront un rôle clé dans cette transition. Les patients ne doivent pas hésiter à leur poser les questions nécessaires.