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Vous regardez le calendrier en rêvant du jour où vous direz adieu à la pointeuse ? Vous n’êtes pas seul. La retraite continue de faire débat, surtout depuis la réforme de 2023. Mais tous les actifs ne sont pas logés à la même enseigne. En effet, dans certains métiers, la porte de sortie s’ouvre bien avant les 64 ans officiellement requis. Alors, qui peut réellement partir plus tôt ? Nous vous répondons.
Une réforme qui ne passe toujours pas
L’âge légal de départ à la retraite reste l’un des sujets les plus explosifs en France. Fixé à 64 ans depuis la réforme de 2023, il continue de cristalliser les tensions. Une majorité des Français rejette en fait cette mesure.
Selon un sondage Ifop, près de 60 % souhaitent revenir à un départ possible dès 62 ans. Pourquoi une telle résistance ? Parce que cette réforme s’applique uniformément, sans toujours tenir compte des réalités du terrain, souligne Marie France. Or, une carrière d’ouvrier ou d’aide-soignant ne pèse pas de la même manière qu’un poste de cadre derrière un bureau.
Les syndicats dénoncent ainsi une injustice sociale. Ils pointent du doigt le fait que le gouvernement défend ses finances face au vieillissement de la population. C’est pourquoi, jusqu’à maintenant, le débat reste vif au sujet de l’âge de départ à la retraite.
Ces professions qui font partir tôt à la retraite
Une étude récente de l’Institut des politiques publiques (IPP), appuyée sur des données de l’Insee, montre le fait. Selon elles, certains métiers permettent de partir à la retraite bien avant 64 ans. Pourtant, la révélation a surpris plus d’un.
La raison ? Ce ne sont ni les cadres ni les ouvriers qui partent en premier, mais les professions de qualification dite « intermédiaire ». Ces salariés quittent en moyenne la vie active plus tôt que d’autres. À l’inverse, les ouvriers de nettoyage ou les agents de service public atteignent souvent les 64 ans. Certains dépassent même cet âge repère. Pourtant, les tâches sont des plus pénibles.
Quant aux cadres, ils bénéficient d’un âge moyen de départ à la retraite autour de 62,5 ans. Leur longévité professionnelle s’explique souvent par des carrières stables et peu interrompues. Pourtant, certaines professions bien moins rémunérées n’ont droit à aucun dispositif particulier malgré des conditions de travail usantes. Par exemple, les chauffeurs-livreurs ou les agents de collect.
Des dispositifs favorables au départ à la retraite
Des métiers dits « actifs », principalement dans la fonction publique, profitent toujours de conditions de départ anticipé. Les aides-soignants, les infirmiers ou les policiers peuvent ainsi partir à la retraite avant 60 ans, confirme Marie France. De même, certains régimes spéciaux continuent de garantir des départs plus précoces. C’est le cas notamment des conducteurs de train.
Par ailleurs, le dispositif « carrière longue » reste accessible. Il permet à ceux ayant commencé à travailler jeunes de partir à la retraite avant 62 ans, sous certaines conditions. Ce mécanisme profite souvent aux techniciens et ouvriers qualifiés. Mais l’accès à ces droits exige de répondre à des critères stricts. Et ils sont parfois difficiles à prouver.
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Des écarts marqués entre hommes et femmes
Les inégalités ne s’arrêtent pas aux métiers. Le genre influence également l’âge de départ. Dans les professions féminisées comme les aides à domicile, les carrières s’avèrent souvent hachées, entre temps partiels et congés parentaux. De ce fait, de nombreuses femmes attendent 67 ans pour partir à la retraite avec un taux plein, une fois la décote annulée.
Par contre, d’autres métiers très féminisés, comme les infirmières ou les enseignantes, profitent de règles plus souples.
Chez les hommes, les disparités existent aussi. Certains techniciens partent tôt grâce à la « carrière longue ». Pourtant, d’autres salariés très masculinisés, comme dans le bâtiment ou le transport, doivent attendre 64 ans, voire plus.