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Le Livret A est l’un des produits d’épargne les plus emblématiques en France. 80 % des citoyens en possèdent un. Sur ce compte, ils peuvent placer des économies afin de faire travailler cet argent grâce au taux d’intérêt.
En plus d’être simple à utiliser, le Livret A fait profiter ses détenteurs d’une fiscalité intéressante. En effet, les intérêts que vous gagnez ne sont pas soumis à l’impôt sur le revenu. Toutes ces raisons expliquent son attractivité, malgré son taux de rémunération relativement faible. À ce sujet, une mauvaise nouvelle attend les épargnants.
Une révision pour le taux du Livret A
Deux fois par an, en février et en août, le taux du Livret A est susceptible d’évoluer. Rappelez-vous, en février dernier, son taux est passé de 3 % à 2,4 %. C’est effectivement la fin de la stabilité, puisque le gel à 3 % appartient désormais au passé. Depuis 2025, comme il est d’usage, le taux peut évoluer tous les six mois.
Or, d’après les premières estimations que nous révèle Capital, la chute serait rude pour le nouveau taux. En août prochain, il pourrait ainsi passer de 2,4 % à 1,7 %. Comment expliquer cette baisse ? Rien de plus simple : le taux dépend grandement du contexte économique.
La folle course de l’inflation est derrière nous. Selon l’Insee, l’inflation hors tabac s’est stabilisée à 0,7 % sur un an en mars, tandis que la Banque de France table sur une inflation moyenne de 1,3 % pour l’ensemble de l’année. Parallèlement, les taux interbancaires européens poursuivent leur repli. En effet, l’€STR a reculé de 3,6 % à 2,3 % en moins d’un an.
Or, la méthode de calcul du taux du Livret A tient compte de la moyenne de l’inflation et des taux interbancaires sur les six derniers mois. Dans ce contexte, la possible baisse à 1,7 % apparaît comme une stricte application de la formule réglementaire.
Quelles conséquences pour les épargnants ?
Cette nouvelle baisse du taux du Livret A intervient donc après une première réduction en février 2025. Pour les épargnants, cela se traduira par une diminution sensible des intérêts perçus.
Par exemple, pour un encours moyen de 7 077 euros (chiffre Banque de France), le gain annuel passerait de 212 à 161 euros, soit près de 51 euros de moins sur l’année.
Toutefois, il convient de relativiser cette perte : avec la baisse de l’inflation, le Livret A continuerait, en théorie, à préserver le pouvoir d’achat de ses détenteurs. Pourquoi ? Car son taux d’intérêt sera toujours supérieur au taux de l’inflation.
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Quel impact pour les autres produits d’épargne ?
La baisse du Livret A s’accompagnera d’un ajustement similaire pour le Livret de Développement Durable et Solidaire (LDDS) et le Livret d’Épargne Populaire (LEP). Ce dernier devrait voir son taux passer de 3,5 % à environ 2,2 %. Ce taux pourrait baisser selon la courbe de l’inflation. Dans tous les cas, le taux du LEP est toujours supérieur de 0,5 point à celui du Livret A, au minimum.
Au-delà de la rémunération des particuliers, la baisse du taux du Livret A a des répercussions sur le financement de projets d’intérêt général. Les fonds collectés servent notamment à financer le logement social et les infrastructures publiques.
Il se trouve qu’un taux plus bas allège le coût des emprunts pour les collectivités et les bailleurs sociaux. Cependant, il pourrait à terme réduire l’attractivité de ce produit d’épargne et donc la collecte disponible pour ces financements.