Montrer le sommaire Cacher le sommaire
Le Livret A et le Livret de Développement Durable et Solidaire (LDDS), sont depuis longtemps les placements d’épargne préférés des Français. Sécurisés, accessibles et défiscalisés, ils offrent un refuge en période d’incertitude. Pourtant, leur taux – actuellement à 2,4 % – pourrait bientôt subir une nouvelle baisse, selon l’économiste Philippe Crevel.
Une inflation qui ralentit et change la donne
Commençons par une bonne nouvelle (ou presque). Depuis quelques mois, l’inflation montre des signes de ralentissement. En août 2024, l’Insee annonçait un taux de 1,8 % sur un an, un niveau que nous n’avions pas vu depuis l’été 2021.
Cette tendance, bien que positive pour le pouvoir d’achat des ménages, pourrait avoir des répercussions négatives sur les taux d’intérêt des livrets d’épargne.
En effet, les taux des Livret A et LDDS se trouvent en partie indexés sur l’inflation. Lorsque celle-ci diminue, les taux d’intérêt suivent souvent la même trajectoire. Philippe Crevel explique que cette baisse de l’inflation pourrait entraîner une révision à la baisse des taux dès le 1ᵉʳ août 2025.
À voir Ce piège virulent à absolument connaître pour le rendement de cette épargne phare en France
Actuellement, le taux du Livret A et du LDDS est de 2,4 %. Mais ce chiffre pourrait passer en deçà de 2 % selon les prévisions de l’économiste auprès de Merci pour l’info.
Une mécanique implacable
Prenons, par exemple, le taux du Livret A. Ce placement financier, révisé deux fois par an, obéit à une formule mathématique précise. Il correspond à la moitié de l’inflation moyenne des six derniers mois, additionnée aux taux courts de l’euro (€STR).
Or, selon Philippe Crevel, directeur du Cercle de l’épargne, « l’inflation est plus basse que prévu ». Résultat ? Le calcul pourrait aboutir à un rendement plancher de 1,8 % dès août 2025, contre 2,4 % aujourd’hui.
« Cela m’étonnerait que le taux soit fixé en dessous, car il y a déjà eu une baisse de 0,6 point au 1ᵉʳ février », tempère l’économiste. Mais le gouvernement, en dernier ressort, a toujours la possibilité de trancher en deçà de ce seuil. Par arrêté, il pourrait décider d’un taux différent à celui issu de la formule de calcul.
« En principe, le taux du livret A peut évoluer au 1ᵉʳ février et au 1ᵉʳ août. Selon l’arrêté cité, des hausses sont également possibles au 1ᵉʳ mai et au 1ᵉʳ novembre, sur proposition de la Banque de France, en fonction de ‘la variation de l’inflation ou des marchés monétaires’ », expliquent nos confrères de Merci pour l’info.
Les épargnants doivent se préparer
Si les prix semblent aujourd’hui sous contrôle, Philippe Crevel met en garde : la hausse pourrait accélérer dans les prochains mois. Selon ses projections, l’inflation « se situera aux alentours de 1,2 % sur le premier semestre 2025. »
Autre paramètre à surveiller : les taux interbancaires (€STR), qui reculent « moins vite qu’anticipé ». Ces derniers, reflétant le coût du crédit entre banques européennes, jouent un rôle déterminant dans la fixation des taux d’intérêt des livrets d’épargne.
Leur stagnation pourrait limiter la chute du rendement… Ou au contraire, l’aggraver si la BCE décidait d’assouplir encore sa politique monétaire. Si c’est le cas, les millions d’épargnants devront sans doute penser à placer leur argent ailleurs. Les comptes à terme, les fonds euros d’assurance-vie ou même certaines obligations d’État pourraient s’imposer comme des solutions intéressantes pour placer son argent.