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Bientôt une prime exceptionnelle de la CAF pour des millions de Français ?

La Caf pourrait-elle envisager de verser une prime exceptionnelle pour protéger efficacement le pouvoir d'achat des Français ?

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Chaque année, au mois d’avril, la Caf ajuste le montant des aides pour suivre la courbe de l’inflation. L’année dernière, la hausse était de 4,6 %. Cette année, elle sera de 1,7 %. Malgré cette revalorisation, le Haut Conseil de la famille, de l’enfance et de l’âge (HCFEA) fait savoir dans un rapport ce mois-ci qu’il existe un décalage notable entre les prestations sociales et l’inflation. De ce constat naît l’idée d’une prime exceptionnelle.

En effet, il préconise la mise en place d’une prime ponctuelle pour compenser ce décalage. Pour le Haut Conseil, ce versement doit permettre d’atténuer une perte significative du pouvoir d’achat. Il estime cette perte à 660 euros en moyenne sur quatre ans. Or, pour les foyers les plus modestes, la difficulté de boucler les fins de mois est de plus en plus présente.

Une prime exceptionnelle pour améliorer le pouvoir d’achat des Français

La revalorisation annuelle des prestations sociales date de l’année 2016. Le calcul se base sur l’inflation passée correspondant aux douze derniers mois (février N-1 à janvier N). Ce système fonctionne sur des périodes de stabilité économique. Mais il révèle son inefficacité depuis le début de la crise.

Par exemple, la prochaine revalorisation de 1,7 % repose sur les données de 2024. De ce fait, elle ne prend pas en compte les récentes augmentations. Les conséquences sont logiques. Les prestations sociales s’ajustent avec un an de retard. Elles ne suivent donc pas le rythme de l’inflation en temps réel.

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Ainsi, entre avril 2021 et mars 2025, les prix ont augmenté de 13,49 % (IPC), contre une hausse des allocations limitée à 12,8 % (Insee). C’est pourquoi l’analyse du HCFEA donne l’idée d’une prime exceptionnelle. Il ne s’agirait pas d’un cadeau, mais d’une compensation.

Sans cette prime exceptionnelle, les ménages français perdent de l’argent. Ils le notent depuis quelques années. Les fins de mois sont plus difficiles que jamais, avec notamment une inflation alimentaire étouffante.

Une perte de 660 euros pour les familles modestes

Le Conseil démontre qu’un couple avec trois enfants qui perçoit des allocations familiales et un complément majoré a subi une perte moyenne de 660 € sur quatre ans. Cette érosion résulte de trois facteurs. D’abord, le retard structurel des revalorisations annuelles. Ensuite, l’exclusion de l’indice IPCHT (tabac) malgré son impact marginal récent. Enfin, une sous-évaluation des revalorisations en 2019 et 2020 pour des raisons budgétaires.

C’est pourquoi le HCFEA recommande la mise en place d’une compensation qui prendrait la forme d’une prime exceptionnelle. Cette dernière se baserait sur les pertes réelles que subissent les ménages depuis 2021. Les montants devraient évoluer selon la situation.

Ainsi, une famille de cinq personnes devrait pouvoir toucher 660 euros. Mais le Conseil est conscient que cette prime exceptionnelle ne règle pas le problème. Elle vient compenser les pertes, certes. Mais il pense surtout qu’une réforme s’impose.

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Des pistes pour une réforme à long terme

Certes, les foyers français ne refuseront pas cette prime exceptionnelle, si toutefois elle voit le jour. Mais d’autres changements pourraient les intéresser. À commencer par une indexation en temps réel. Cela permettrait d’aligner les revalorisations sur l’inflation trimestrielle plutôt qu’annuelle.

En outre, le Conseil souhaite que le calcul inclue désormais le tabac dans l’indice de référence. Cela permettrait de mieux refléter les dépenses réelles.

Pour le moment, la mise en place d’une prime exceptionnelle ou d’éventuelles réformes n’est aucunement officielle. Il faut dire que le gouvernement fait face à un déficit public de 5,1 % du PIB (en 2024). C’est pourquoi le cabinet du Premier ministre ne commente pas ce rapport.

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