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Le système des retraites, en France, est encore très inégalitaire entre les hommes et les femmes. Certes, avec les années, ces inégalités tendent à se réduire. Mais ce n’est pas encore suffisant. La preuve avec cette étude de la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees), du 12 mars 2025.
Elle met en avant le dispositif de la majoration pour les parents d’au moins trois enfants. Un mécanisme intéressant pour soutenir les familles nombreuses. Paradoxalement, il contribue à creuser un écart entre les hommes et les femmes. Il est alors urgent de rendre le système plus équitable.
Retraite : un dispositif qui favorise les hommes
Vous connaissez sans doute ce dispositif. Au moment de la retraite, les parents de trois enfants et plus profitent d’une revalorisation de 10 % de leur pension. Contrairement à ce que nous pouvons penser, ce mécanisme bénéficie davantage aux hommes qu’aux femmes. Telle est la conclusion de l’étude de la Drees.
En effet, grâce à ce mécanisme, les femmes gagnent en moyenne 77 euros supplémentaires sur leur pension de retraite. C’est un montant plus important pour les hommes : 136 euros. Comment expliquer cette différence ?
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C’est simple, parmi les retraités les plus fortunés, nous comptons une grande majorité d’hommes. Ce sont eux qui ont des carrières plus longues et moins hachées. Selon l’Insee, les écarts de carrière et de salaire tout au long de la vie professionnelle se traduisent par une différence moyenne de 38 % entre les pensions des hommes et des femmes (étude de 2022).
Quelle direction prendre pour la réforme ?
C’est un problème et il faut le régler. En collaboration avec la Drees, le Conseil d’orientation des retraités (COR) a étudié plusieurs options. La première solution serait de conserver la majoration, mais de proposer un montant fixe de 150 euros par mois.
Certes, cette réforme favoriserait davantage les femmes (60 % des gagnantes) que les hommes (40 %). En revanche, son impact sur l’écart global resterait limité. Selon la Drees, ce dispositif augmenterait la pension moyenne des femmes de 0,3 %, tandis que celle des hommes diminuerait dans la même proportion.
Alors, une autre idée serait de n’inclure dans la majoration que les femmes. Après tout, en grande majorité, ce sont elles qui hachent leur carrière pour s’occuper des enfants. La majoration les concernerait dès le premier enfant et augmenterait pour chaque enfant supplémentaire. Elle commencerait à 40 euros par mois, jusqu’à 160 euros.
Cette solution a tout pour plaire aux femmes. En effet, elle permettrait à 81,6 % des femmes retraitées d’augmenter leur pension d’au moins 1 %. L’impact serait, en outre, encore plus bénéfique pour les plus modestes. Effectivement, 51 % des retraitées aux revenus faibles gagneraient 20 % ou plus sur leur pension.
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Des inégalités persistantes
Malgré ces éventuels ajustements, aucun scénario ne permettrait d’effacer complètement les inégalités entre hommes et femmes à la retraite. La Drees explique que le ratio moyen entre les pensions des femmes et des hommes passerait de 84,9 % à 90,9 %, soit une réduction de 6 points.
Une réforme améliorerait donc la situation, sans pour autant régler toutes les disparités. Il semble malgré tout urgent d’agir pour faire évoluer la société. Il faut évidemment régler les problèmes en amont sur le marché du travail.
Comme le souligne Cirdis-Retraite.fr, « à temps de travail identique, l’écart de salaire est conséquent. Les femmes perçoivent 14,9% de moins que les hommes, d’après le rapport de L’INSEE de 2024« .