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À peine rachetés, déjà sur le départ. Carrefour vient tout juste de finaliser l’acquisition des magasins Cora et Match, mais l’enseigne doit déjà se séparer de plusieurs points de vente. En cause : une décision de l’Autorité de la concurrence. Voici les magasins concernés et les raisons de cette décision.
Des magasins récemment rachetés
Pour Carrefour, le rachat des magasins Cora et Match en 2024 a marqué l’une de ses plus grandes opérations. Ce serait même « la plus importante pour Carrefour depuis le rachat de Promodès » en 1999, selon son PDG Alexandre Bompard.
L’extension aurait coûté 1,05 milliard d’euros à l’enseigne. Lors de cet achat, le groupe a toutefois évoqué avoir reçu une dérogation de l’Autorité de la concurrence. Ainsi, sans attendre la décision sur l’opération « d’ici la fin du premier trimestre 2025 », elle a pu réaliser cette acquisition.
Alors, en ce mois de mars 2025, Carrefour a enfin l’autorisation officielle pour s’installer. Mais comme il fallait s’y attendre, la Haute Autorité de la concurrence a rappelé à l’ordre la chaîne de magasins. Elle a mis en avant un grand problème par rapport à quelques magasins.
Pourquoi Carrefour doit vendre ses magasins ?
L’expansion inquiète l’Autorité de la concurrence. Après avoir scruté l’opération de près, l’administration se doit d’imposer des conditions à Carrefour. Un problème ? Dans certaines zones, les supermarchés Carrefour existants et les magasins rachetés sont trop proches. Par conséquent, l’enseigne cumule une trop forte concentration dans une même zone.
Les nouveaux emplacements risquent, en réalité, de nuire aux autres commerces aux alentours. Du côté des consommateurs, le choix sera aussi réduit. Le verdict est alors sans appel dans plusieurs villes, informe L’Internaute. La Haute Autorité de la concurrence a en ce sens indiqué huit emplacements problématiques. Dans ces villes, l’ouverture de Carrefour se voit ainsi refusée.
L’objectif est clair ! « Que les consommateurs puissent bénéficier d’alternatives suffisantes pour faire jouer la concurrence pour leurs achats de produits de grande consommation », selon l’administration.
Le groupe français a confirmé la nouvelle dans un communiqué. Face à la décision, il n’a donc d’autres choix que de revendre ces magasins récemment acquis à d’autres enseignes. Ce sera d’ici la fin de l’année.
Les magasins Carrefour concernés
Lors des premières discussions, les établissements de Saint-Malo et Reims étaient dans la liste des emplacements gênant la concurrence. Finalement, l’Autorité de la concurrence n’a retenu que 8 magasins. D’après L’Internaute, cela inclut cinq hypermarchés et trois supermarchés.
Les magasins concernés se trouvent notamment à Mercin-et-Vaux et Crouy dans l’Aisne, ainsi qu’à Cusset dans l’Allier. D’autres sont situés à Villers-Semeuse dans les Ardennes, Hérouville-Saint-Clair dans le Calvados, et Nancy en Meurthe-et-Moselle. Enfin, les deux restants se situent à Publier en Haute-Savoie et aux Pavillons-sous-Bois en Seine-Saint-Denis.
2 000 salariés dans l’incertitude
La reprise des magasins par Carrefour est un tournant décisif, mais elle soulève des inquiétudes parmi les employés. Après le refus de reprise dans huit magasins, plus de 2 000 salariés se retrouvent en effet dans une situation incertaine, selon le LSA
Erwanig Le Roux, délégué syndical CFDT pour les hypers Carrefour, exige alors « la plus grande vigilance sur la qualité des repreneurs». Il demande aussi « la mise en place d’un pacte social garantissant le minimum de garanties pour les salariés ».
Cependant, à ce jour, aucun repreneur n’a témoigné son intérêt pour ces établissements. L’incertitude reste donc de mise. Et les salariés attendent des réponses claires quant à leur avenir professionnel.