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La liste de méthodes frauduleuses s’allonge. MoneyVox a rapporté un cas qui fait froid dans le dos. Un couple avait en fait perdu 14 500 euros lors d’une transaction bancaire. Voici comment se passe l’arnaque.
Ils détournent des communications
Les communications se concentrent de plus en plus sur le numérique. Les cours se font en ligne, les réunions par visioconférence. Les échanges bien sûr sont par e-mail ou par WhatsApp. Que ce soit entre collègues ou encore pour des prestations de service.
Les escrocs, eux, ne manquent jamais d’idées pour accéder à tous ces échanges en ligne. Il y a, par exemple, cette méthode appelée « man-in-the-middle ». Elle consiste à intercepter les données échangées. Le phishing, comme d’habitude, est au centre de ces vols d’informations. Parfois aussi, les malfrats arrivent à trouver une faille dans les applications de messagerie.
Les conséquences sont désastreuses. De nombreuses personnes se retrouvent victimes de vol de données personnelles ou encore d’arnaques bancaires. C’est pire quand les discussions interceptées parlent de transaction bancaire. En effet, les escrocs vont faire en sorte de détourner cette opération vers leur propre compte.
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Un couple victime de cette arnaque
MoneyVox nous rapporte une affaire effroyable concernant cette arnaque par détournement d’informations. L’histoire a de quoi inquiéter tous ceux qui réalisent des paiements en ligne. Tout s’est déroulé en Angleterre, quand un couple décide de s’acheter une nouvelle voiture.
Pour cet achat, le couple a contacté un garagiste britannique. L’affaire conclue, il devait lui envoyer 14 500 euros. Sauf qu’une arnaque s’est glissée dans la transaction. Et cela, sans que les deux parties ne s’y attendent.
Le couple d’acheteurs a bien envoyé l’argent. Pourtant, le garagiste, lui, n’a jamais rien reçu. Le destinataire n’était plus le même alors qu’ils n’ont rien modifié. Qu’est-ce qui s’est passé ?
Des escrocs ont en fait réussi à pirater la messagerie du couple. Ils ont alors discrètement modifié l’IBAN du vendeur. Ainsi, c’est un autre compte situé également au Royaume-Uni qui a reçu le paiement.
Les victimes n’ont douté de rien jusqu’à ce que le garagiste les alerte du non-paiement. Une dizaine de milliers d’euros disparus dans la nature ! La terre s’écroulait sous leurs pieds…
Et la banque dans cette arnaque ?
Bouleversées, les victimes ont saisi le tribunal pour attaquer la banque. En effet, elles estiment que l’établissement aurait dû repérer cette fraude.
Leur demande avait été retenue. Parce que oui, la banque est tenue de « de vérifier la régularité des opérations bancaires qui lui sont soumises en contrôlant l’absence d’anomalie apparente », rapporte MoneyVox. Le couple a ainsi obtenu gain de cause.
Par contre, la partie adverse a porté l’affaire devant la Cour de cassation. Et cette dernière a annulé la décision initiale. L’arrêt précise que le Code monétaire et financier « exclut toute responsabilité du prestataire » de la banque. C’est parce que cette dernière a « a exécuté l’ordre de paiement conformément à l’identifiant unique fourni » par le client.
Le principe reste valable « même si cet identifiant est inexact et qu’il ne correspond pas à un compte détenu par le créancier, mais à celui d’un tiers qui a détourné les fonds », précise encore la décision de justice.
Source : MoneyVox (Cour de cassation, chambre commerciale, financière et économique, 15 janvier 2025, E 23-15.437)