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Vous le savez, l’État cherche à faire des économies. Or, les pensions de retraite représentent une charge importe pour les finances publiques. En effet, leur coût annuel est de 350 milliards d’euros. Ce n’est pas pour rien que Michel Barnier, le précédent Premier ministre, souhaitait geler leur revalorisation annuelle du mois de janvier.
Pour changer la donne, le gouvernement envisage plusieurs évolutions. Or, ces dernières auront un impact direct sur le pouvoir d’achat des retraités, si toutefois le gouvernement valide leur mise en place. Découvrons ensemble ce que l’État prépare.
Vers la fin de l’abattement fiscal pour certains retraités ?
Aujourd’hui encore, lors de la déclaration de revenus, les retraités profitent du système de l’abattement fiscal. Autrement dit, de manière automatique, le fisc réduit de 10 % les ressources qu’ils déclarent. Ce dispositif existe depuis 1978 (par le biais de Raymond Barre) et permet, en théorie, de compenser la baisse de revenus et de s’aligner sur les frais professionnels des actifs.
Mais aujourd’hui, afin de réaliser des économies, le gouvernement envisage sérieusement de repenser le système. D’après la Cour des comptes, supprimer cet avantage permettrait à l’État de générer entre 4 et 4,5 milliards d’euros par an. Patrick Martin, le président du Medef, encourage à une évolution.
En effet, selon lui, cet abattement n’a pas de raison d’exister, puisqu’il s’applique à des personnes qui ne supportent plus de frais professionnels (Europe 1). En outre, certains parlementaires soulignent une iniquité dans le dispositif.
Effectivement, les actifs peuvent choisir entre une déduction forfaitaire ou leurs frais réels. Or, les retraités profitent systématiquement d’un abattement. Et ce, sans justification. D’après l’OFCE, les 20 % plus riches pourraient payer jusqu’à 800 euros supplémentaires par an.
Hausse de la CSG : 30 % des retraités risquent de payer plus
Une autre mesure, tout aussi vectrice de polémiques, concerne une éventuelle hausse du taux de la Contribution sociale généralisée (CSQ). Le gouvernement pourrait aligner ce dernier sur celui des salariés. Actuellement, le plus haut taux est de 8,3 %. Or, il est inférieur à celui qui s’applique sur les salaires et sur les revenus du patrimoine (9,2 %).
Cette hausse toucherait principalement les retraités qui paient le taux normal de CSG, soit environ 30 % des pensionnés. Cela représente ainsi plus de 5 millions de personnes.
Concrètement, comme le souligne Service-Public.fr, un couple qui touche 4 000 euros brut par mois verrait ses pensions annuelles nettes diminuer de 432 euros.
Des évolutions riches en polémiques
Pour le gouvernement, prendre de telles décisions ne sera pas sans difficulté. Du côté de l’Assemblée nationale, plusieurs parlementaires regrettent que le gouvernement fasse des retraités une cible. Les députés du Nouveau Front Populaire, à ce titre, ont dénoncé il y a quelques semaines la volonté de l’État de geler la revalorisation annuelle des pensions.
Suite à la censure, cette revalorisation a finalement vu le jour. De ce fait, depuis le 1ᵉʳ janvier 2025, les pensions profitent d’une augmentation de 2,2 %. Cette revalorisation coûte cher à la Sécurité sociale, elle qui doit débourser 4 milliards d’euros supplémentaires (Les Échos).
Les retraités n’ont donc plus qu’à attendre en espérant que le gouvernement change de cible. Mais ce dernier ne compte pas faire machine arrière concernant sa politique d’austérité. Il est essentiel de faire des économies, puisque la croissance de la France est en deçà des attentes.
En 2025, les prévisions initiales annonçaient une progression initiale de 1,1 % du PIB. Finalement, les révisions successives revoient ce pourcentage à la baisse. Certaines institutions tablent finalement pour une hausse de 0,8 %. Or, cela ne fait aucunement les affaires du gouvernement.