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La nouvelle étude publiée dans la revue scientifique Chemosphere est alarmante. Elle révèle la présence préoccupante de microplastiques et de nanoplastiques dans les sachets de thé industriels. Cette étude met également en lumière leurs effets potentiellement nocifs sur la santé intestinale.
Les thés et les tisanes font l’objet de plusieurs enquêtes
Une enquête publiée par 60 Millions de Consommateurs en 2022 avait déjà pointé du doigt les thés et tisanes. À l’époque, le magazine a détecté des traces de pesticides sur les huit échantillons de thé conventionnel analysés.
Certains de ces pesticides figuraient même parmi les produits interdits en France ou en Europe. Et bien que les concentrations respectaient les « limites maximales de résidus » en vigueur, leur simple présence avait suffi à susciter des inquiétudes.
Une nouvelle étude espagnole, publiée dans la revue scientifique Chemosphere, apporte son nouveau lot d’inquiétudes. En effet, elle révèle la présence de microplastiques et nanoplastiques dans certains sachets de thé industriels.
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Les chercheurs ont observé que ces sachets de thé libèrent d’énormes quantités de particules de taille nanométrique et de structures nanofilamenteuses lorsque nous les infusons. Mais cette étude alerte surtout sur leurs impacts potentiellement nocifs sur la santé humaine.
Des millions, voire des milliards de particules libérées
Cette étude, réalisée dans le cadre du projet européen PlasticHeal, a testé trois types de sachets de thé. Ils ont été fabriqués à partir de polymères de nylon-6, de polypropylène et de cellulose.
Après une infusion dans une eau à 95 °C, la composition de l’eau présentait des particules de microplastiques. L’étude a montré que ce sont les sachets faits en propylène qui libéraient la plus grande quantité de particules.
Lors de l’infusion, le polypropylène libère environ 1,2 milliard de particules par millilitre, d’une taille moyenne de 136,7 nanomètres. Les sachets faits à partir de cellulose en libèrent beaucoup moins, environ 135 millions de particules par millilitre, d’une taille moyenne de 244 nanomètres.
Ce sont les sachets de thé fait de nylon-6 qui libèrent le moins de particules des trois types de sachets testés. Le nylon-6 libère environ 8,18 millions de particules par millilitre, d’une taille moyenne de 138,4 nanomètres.
Les cellules intestinales sont les plus à risque
Ces particules ont été colorées et exposées pour la première fois à différents types de cellules intestinales humaines. L’objectif étant d’évaluer leur interaction et leur éventuelle internalisation cellulaire.
L’étude a montré que ce sont les cellules intestinales productrices de mucus qui présentaient la plus forte absorption de micro et nanoplastiques. Ces particules ont même réussi à pénétrer dans le noyau cellulaire qui abrite le matériel génétique de la cellule.
Les cellules productrices de mucus pourraient jouer un rôle crucial dans l’absorption de ces particules libérées par les sachets de thé. D’où la nécessité de poursuivre les recherches sur les effets que l’exposition chronique peut avoir sur la santé humaine.
Selon les chercheurs : « Il est essentiel de développer des méthodes d’essai normalisées pour évaluer la contamination par les micro- et nanoplastiques libérées par les matériaux en plastique en contact avec les aliments et de formuler des politiques réglementaires pour atténuer et minimiser efficacement cette contamination. »