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Si les amateurs d’eau du robinet incitent ceux qui boivent de l’eau en bouteille à ne plus en acheter du fait des risques des microplastiques, une récente étude pourrait tout changer. Cette étude de Radio France et du réseau France Bleu est terrifiante.
En effet, elle nous révèle la présence de PFAS dans l’eau que nous buvons tous les jours en France. Ces résultats viennent d’analyses récentes, menées entre avril et juin 2024. Voyons ensemble ce que cela signifie pour la santé des amateurs d’eau du robinet.
L’eau du robinet contaminée
43 % des échantillons d’eau du robinet en France contiennent des PFAS, des « polluants éternels » qui s’accumulent dans l’organisme et peuvent nuire à la santé. Ces molécules chimiques, difficiles à éliminer, seront soumises à des contrôles obligatoires à partir de 2026. Aujourd’hui, certains niveaux sont préoccupants dans plusieurs villes comme Cognac et Lille.
Les experts n’ignorent pas ce que sont les PFAS. Ils savent qu’ils persistent dans le temps, dans l’environnement comme dans l’organisme humain. Nous ne retrouvons pas uniquement ces substances dans l’eau du robinet. Elles sont présentes sur les poêles en téflon, les mousses anti-incendie et même sur le papier toilette.
Certaines communes dépassent déjà les seuils réglementaires, comme Cognac et Saint-Symphorien-d’Ozon, mais sans consignes immédiates pour la population. Les autorités locales devront bientôt prendre des mesures pour réduire cette pollution et protéger la santé des habitants. Les Français qui boivent l’eau du robinet doivent savoir.
Une eau du robinet dangereuse pour la santé ?
En plus des risques environnementaux, les experts attribuent aux PFAS des effets négatifs sur la santé, notamment des troubles métaboliques et une augmentation de certains cancers. Les recherches continuent afin de mieux comprendre leur impact, mais les scientifiques appellent déjà à des actions pour réduire leur diffusion.
Ce problème ne concerne pas uniquement l’eau du robinet en France. Aux États-Unis, de nombreux experts militent pour de plus amples analyses à ce sujet. Dans le pays de l’oncle Sam, les normes de l’EPA pour les PFAS dans l’eau du robinet sont strictes (4 ng/l pour le PFOA et PFOS), tandis que la France est plus laxiste avec une limite globale de 100 ng/l pour 20 types de PFAS.
Les résultats d’analyses de cinq villes françaises montrent des niveaux de PFAS cancérigènes qui dépassent les normes américaines. Ces polluants augmentent le risque de cancer, mais les réglementations françaises tolèrent encore leur présence dans l’eau du robinet. Certaines collectivités locales comme Lille et Saint-Vit mènent des enquêtes pour identifier les sources de contamination.
Un défi que le gouvernement doit mener
Retirer les PFAS de l’eau potable est un défi coûteux, avec des technologies comme la nanofiltration et l’usage de résines ou de charbons actifs. En Europe, ce coût pourrait atteindre 238 milliards d’euros par an. Certaines communes françaises comme Lyon explorent des actions en justice contre les industriels responsables, suivant le principe « pollueur-payeur ».
Les industriels, comme Arkema, sont également sous pression, certaines entreprises ayant déjà procédé à des prélèvements sanguins sur leurs employés dès les années 2000 pour surveiller les PFAS. Des actions légales et des enquêtes en cours cherchent à déterminer si ces entreprises dissimulent depuis des années des informations sur les dangers de ces substances.
Certains pays d’Europe, comme l’Allemagne ou la Suède, militent pour une interdiction totale des PFAS. La France n’est pas (encore) de cet avis. Mais puisque ces PFAS se retrouvent dans l’eau du robinet que nous buvons, il est urgent d’agir.
Source : Francetvinfo
