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Certaines personnes n’hésitent pas à dire que la France verse trop d’aides sociales aux plus modestes. Selon eux, ces aides n’encouragent pas à travailler. Après tout, pourquoi se rendre au travail tous les jours quand on peut gagner autant, voire plus, qu’un travailleur ? C’est un argument populiste qu’on entend ici et là, à la télévision notamment (notamment chez C8 et CNews). Mais est-ce une réalité ?
Un Français qui ne travaille pas et qui vit uniquement avec des aides sociales gagne-t-il autant, voire plus, qu’un Français qui travaille ? La DRESS a décidé de se pencher sur la question en 2023. Les chiffres sont propres à l’année 2023, alors nous avons décidé de les mettre à jour.
Trop d’aides sociales en France pour les plus modestes ?
Les aides sociales n’existent pas pour rien. Elles sont le résultat d’une politique de redistribution importante. Cette politique permet de gommer, du mieux possible, les inégalités entre les plus riches et les plus pauvres.
Les minima sociaux, la prime d’activité, les aides au logement et les prestations familiales font partie des nombreuses aides accessibles en France. Pour les percevoir, il faut respecter les conditions. Si certaines aides sociales exigent aux bénéficiaires de travailler (comme la prime d’activité), ce n’est pas une exigence que l’on retrouve partout.
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Mais alors, combien une personne seule touche-t-elle en France grâce aux aides sociales ? La DREES a publié ses résultats en 2023. Mais nous allons les mettre à jour avec nos calculs. Un Français qui ne travaille pas et qui est sans revenu peut toucher 635 euros de RSA en 2024.
En outre, il profite des allocations logements. Admettons qu’il vive dans un appartement de zone 1, alors il peut percevoir 319 euros. Et c’est tout. Ce sont les deux aides qu’il peut toucher. Par mois, il reçoit donc 953 euros.
Des aides sociales qui permettent de survivre
Nous n’avons pas décidé de faire la même méthode de calcul de la DRESS. En 2023, leur méthode de calcul faisait apparaître un montant de 820 euros mensuels (en incluant la prime de Noël). Nous avons décidé de choisir une zone 1 pour les APL et de tenir compte de la récente revalorisation du RSA pour donner des chiffres un peu gonflés, mais pas faux.
Pourquoi ? Pour montrer que, non, une personne qui ne travaille pas ne gagne pas autant qu’un travailleur grâce aux aides sociales. C’est faux. En 2024, le Smic est de 1 398,69 € pour 35 heures.
À noter qu’une personne qui travaille peut profiter de la prime d’activité pour compléter son salaire. Ce n’est pas le cas avec une personne qui ne travaille pas.
Des avantages à conserver
Des personnes se sont battues pour qu’on puisse aujourd’hui profiter d’aides sociales de la sorte. Et il est important de protéger ces avantages sociaux. Surtout face à un gouvernement qui, de toute évidence, souhaite en finir avec certains acquis sociaux.
Outre la volonté de Gabriel Attal de réduire, à nouveau, la durée de versement des allocations chômage, il souhaite aussi en finir avec l’ASS. Cette aide sociale permet aux seniors qui ont épuisé leur droit au chômage de toucher une petite somme sur laquelle ils cotisent.
Mais pour le Premier ministre, cet avantage social est de trop. Alors, il annonçait en janvier dernier la suppression à venir de cette allocation de solidarité spécifique.
