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Si vous décidez d’acheter du manioc, ce n’est pas pour « planer », n’est-ce pas ? Et pourtant, c’est ce qui est arrivé chez deux magasins Leclerc en Île-de-France. En effet, la gendarmerie a saisi près de 6 kg de poudre blanche en deux jours. Que s’est-il réellement passé ? Retour sur cette histoire qui date d’avril 2022.
Une saisie de 6 kg de stupéfiant chez Leclerc
C’est une découverte stupéfiante qu’a faite une cliente du Leclerc de Fleury-Mérogis (Essonne), mercredi 20 avril 2022. En coupant le manioc qu’elle venait d’acheter, elle a trouvé à l’intérieur des sachets contenant de la poudre blanche.
Surprise, elle appelle sans attendre la gendarmerie, qui a rappliqué sur les lieux. Après vérification, les forces de l’ordre ont confirmé qu’il s’agissait bien de ladite substance illicite. On a vidé le légume pour y cacher des cylindres de la poudre.
Les enquêteurs se sont rendus sur place le soir même, accompagnés d’un chien spécialisé. Ils ont fouillé les stocks de maniocs que la femme a achetés chez Leclerc. Ils ont découvert 4,3 kg de poudre blanche dissimulés dans 13 racines.
Selon Le Parisien, la valeur marchande de cette saisie est aux alentours de 300 000 euros. Mais le trafic ne s’arrête pas là ! En effet, deux jours plus tard, un autre magasin Leclerc, situé à Orly (Val-de-Marne), a été le théâtre d’une scène similaire.
Un client a alerté le directeur après avoir repéré un objet étrange dans le manioc qu’il avait acheté. Les policiers ont saisi 1,6 kilo du même produit, selon Le Parisien le 22 avril. Ils ont passé une partie de la nuit à inspecter les étals de maniocs.
Une enquête ouverte, un suspect interpellé
Toujours selon les informations du Parisien, un salarié du Leclerc d’Orly a fait l’objet d’une interpellation. Pour cause, celui-ci aurait pris le contenu de deux de ces fameux maniocs. Cela fait-il de lui un complice du trafic ou juste un opportuniste ?
Peu importe, on le soupçonne d’avoir participé à un vaste réseau, selon nos confrères et France Bleu Île-de-France. En tout cas, le parquet de Créteil a ouvert une enquête pour trafic de stupéfiants, confiée à la police judiciaire du Val-de-Marne.
L’enquête vise à identifier les acteurs principaux et les circuits de distribution. Aussi, l’origine du stupéfiant reste à établir. Selon Le Parisien, il pourrait s’agir d’une erreur de livraison entre des trafiquants d’Outre-mer et des revendeurs locaux.
Ainsi, les maniocs, originaires d’Amérique du Sud, auraient juste servi de cache pour dissimuler les sachets. Les deux enseignes Leclerc auraient pu aussi avoir le même fournisseur. Selon les enquêteurs, cela pourrait impliquer le Marché de Rungis.
Pas une première pour le Marché de Rungis
Si cette affaire de trafic est une première pour Leclerc, ce n’est assurément pas le cas du Marché de Rungis. En effet, le plus grand marché de produits frais en Europe a vu son nom mêlé à plusieurs reprises à des affaires de ce genre.
En 2020, près de 500 kilos de poudre blanche (estimée à plus de 40 millions d’euros) ont fait l’objet d’une saisie par les douaniers. À l’époque, ce n’était pas dans des supermarchés, mais chez un grossiste en fruits exotiques à Rungis.
La marchandise illicite était parmi des bananes en provenance de Colombie, le premier producteur mondial de cette poudre. En 2010, un semi-grossiste avait aussi trouvé 25 kg du même produit emballés en briques au milieu de bananes colombiennes.
La substance douteuse avait transité par le port de Rotterdam, aux Pays-Bas. À l’époque, une trentaine de clients avaient acheté les 70 palettes de bananes. Bref, vous y penserez quand vous allez acheter du manioc chez Leclerc…