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C’est un coup dur pour les personnes handicapées qui touchent l’Allocation aux adultes handicapés (AAH) et l’Allocation de solidarité spécifique (ASS). Le Premier ministre, Gabriel Attal, a annoncé fin janvier la fin de l’ASS. Pour rappel, il s’agit d’une aide versée aux chômeurs en fin de droits, pour la remplacer par le Revenu de solidarité active (RSA).
La mesure, présentée comme une simplification, va en réalité pénaliser les handicapés qui cumulent l’AAH et l’ASS. Ils vont perdre 500 euros par mois et ne pourront pas prétendre au RSA. Nous vous détaillons les conséquences de cette réforme.
Un cumul avec l’AAH progressivement supprimé
Depuis 2017, le cumul de l’AAH et de l’ASS n’est plus possible pour les nouveaux demandeurs. Actuellement, seuls allocataires de ces deux aides (d’avant la suppression) continuent à bénéficier de cette aide. Normalement, ils peuvent encore en bénéficier jusqu’au 31 décembre 2026.
En 2016, ils étaient 40 000 dans ce cas. Mais leur nombre a diminué, car il n’y a « plus de nouvel entrant ». Il resterait aujourd’hui environ 15 000 personnes handicapées qui touchent à la fois l’AAH et l’ASS. Mais leur droit pourrait toucher à leur fin avant l’échéance prévue, si le gouvernement met en œuvre sa réforme de l’ASS.
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Une perte de revenus considérable
Le cumul de l’AAH et de l’ASS permet aux handicapés concernés de percevoir jusqu’à 1 516 euros par mois. En effet, l’AAH s’élève à 902,70 euros et l’ASS à 513,88 euros pour une personne seule.
Alors, si l’ASS disparaît, ces personnes vont perdre plus de 500 euros par mois. Et elles ne pourront pas se rabattre sur le RSA, car elles n’y ont pas droit.
Une inéligibilité au RSA
Le gouvernement veut remplacer l’ASS par le RSA. Mais cela ne change rien pour les personnes handicapées qui reçoivent l’AAH. Car pour avoir l’ASS, il faut gagner plus que pour avoir le RSA.
Une personne seule peut toucher l’ASS si elle gagne moins de 1 271,90 euros, mais elle ne peut pas avoir le RSA si elle gagne plus de 607,75 euros. Et le RSA compte l’AAH comme une ressource. Pourtant, l’AAH est plus élevée que le RSA, que l’on soit seul ou en couple. Donc, les personnes handicapées qui ont l’AAH ne seront pas éligibles au RSA.
Les alternatives pour les bénéficiaires AAH
La situation des personnes handicapées qui perçoivent l’AAH et l’ASS est alarmante. Le collectif Handicaps, qui rassemble des associations de personnes handicapées, lance un appel à la ministre déléguée aux Personnes handicapées, Fadila Khattabi.
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Axelle Rousseau, la coordinatrice du collectif, exprime son inquiétude. « Nous voulons savoir s’ils ont pensé à ces personnes et ce qu’ils ont en tête pour elles », affirme-t-elle.
Rappelons que le gouvernement n’a pas encore fixé de date d’application de sa réforme. Le collectif s’attend alors à deux mesures favorables aux allocataires concernés.
La première serait le maintien de l’ASS jusqu’à fin 2026, date de fin naturelle du cumul des deux allocations. La seconde serait une nouvelle dérogation, notamment si la réforme entre en vigueur avant fin 2026. Le sort de ces milliers d’allocataires dépendront de ce que tranchera le gouvernement prochainement. Les bénéficiaires de l’AAH croisent les doigts pour une décision plus souple.