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Ce 30 janvier 2024, lors de son discours de politique générale, Gabriel Attal a annoncé la fin de l’ASS ou Allocation spécifique de solidarité. Une annonce qui n’est pas passée inaperçue chez certains qui qualifient la mesure de « coup bas ». Pour cause, cette suppression impactera les 320 000 chômeurs bientôt à la retraite.
Suppression de l’ASS et pension de retraite
Dans son discours de politique générale, le Premier ministre a dévoilé une mesure choc. Il s’agit, bien sûr, de la suppression de l’Allocation spécifique de solidarité. Pour rappel, l’ASS est une aide destinée aux chômeurs en fin de droits
L’aide leur permettait notamment d’éviter de tomber dans la précarité du RSA. Mais selon Gabriel Attal, cela va bientôt prendre fin. Or, cette décision ne sera pas sans conséquences. En effet, elle va affecter en particulier près de 320 000 personnes.
Ces Français se retrouvent alors sans filet de sécurité à l’approche de la retraite. Rappelons que pour prétendre à l’ASS, il fallait justifier de 5 ans d’activité sur les 10 dernières années, et ne pas dépasser un certain plafond de ressources.
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L’ASS représentait une allocation journalière de 18,17 euros, soit environ 552,67 euros par mois. D’ailleurs, par quoi le gouvernement justifie-t-il cette suppression ? Dans son discours de politique générale, Gabriel Attal évoque une forme d’injustice sociale.
En effet, pour le Premier ministre, l‘ASS « permet, sans travailler, de valider des trimestres ». Pourtant, toujours selon ses mots, « nous considérons que la retraite doit être le fruit du travail ». Il s’agirait donc d’un rééquilibrage.
« Nous proposerons la bascule de l’Allocation de solidarité spécifique au RSA et la suppression de cette allocation », a expliqué Gabriel Attal.
Les chômeurs bientôt à la retraite pénalisés
Le gouvernement ne cache plus son intention de supprimer l’Allocation de solidarité spécifique et de la remplacer par le Revenu de solidarité active (RSA). Alors, s’agit-il d’une aide qui remplacera une autre aide ? En réalité, c’est plus complexe que cela.
Cette mesure, présentée comme une simplification, cache en vérité une régression sociale pour les bénéficiaires de l’ASS, qui vont perdre leur droit à la retraite. En effet, l’ASS leur permettait de valider des trimestres de cotisation.
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Dans les détails, ils pouvaient en valider un tous les 50 jours, dans la limite de quatre par an. Ce qui leur garantissait de partir à la retraite à taux plein, sans subir de décote. Avec le RSA, ils n’auront plus cette possibilité.
Claude Wagner, expert chez Captal, dénonce « un coup bas porté aux chômeurs de longue durée ». Selon lui, ces Français se retrouvent pénalisés sur leur âge de départ à la retraite pour profiter d’un taux plein.
Environ 15 000 bénéficiaires de l’AAH lésés
La suppression de l’ASS va affecter durement les personnes âgées qui comptaient sur cette aide pour compléter leur retraite. Elle va aussi pénaliser les bénéficiaires d’un cumul exceptionnel avec l’Allocation aux adultes handicapés (AAH).
Selon le site Faire-face.fr, ces dernières, au nombre de 15 000 environ, touchaient ainsi 1 516 euros par mois grâce à l’AAH (971,37 euros) et l’ASS (545,10 euros). Notons cependant que ce cumul n’est plus possible depuis le 1er janvier 2017.
Sauf pour les allocataires qui ont perçu les deux aides avant cette date. Ceux-là ont obtenu une dérogation exceptionnelle jusqu’au 31 décembre 2026. Mais avec la suppression de l’ASS, les bénéficiaires de l’AAH ne pourront pas non plus toucher de RSA.
En effet, pour bénéficier du Revenu de solidarité active, il faut respecter un plafond de revenu. Or, les revenus d’une personne touchant l’AAH dépassent ce seuil… Bref, les chômeurs à l’approche de la retraite ne seront donc pas les seuls perdants.