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Le gouvernement a longtemps promis d’augmenter le minimum retraite à 1 200 euros par mois. Cette mesure devait entrer en vigueur en 2022, puis repoussée en 2023, et enfin en 2024. La promesse cache cependant de nombreuses conditions. Puis elle ne concerne pas tous les dispositifs existants pour garantir un revenu minimal aux séniors.
Deux dispositifs de retraite minimum
En France, il existe deux dispositifs pour compléter les retraites les plus faibles : l’ASPA et le Minimum contributif. Ces deux dispositifs sont très différents.
L’ASPA (Allocation de solidarité aux personnes âgées) est une aide financière pour les personnes âgées de 65 ans ou plus qui ont très peu de revenus. Elle leur permet d’avoir un minimum pour vivre et ne dépend pas du nombre de trimestres cotisés pour la retraite. Elle est souvent versée aux personnes qui ont peu travaillé ou pas du tout.
Le Minimum contributif est un complément de retraite pour les salariés du privé, les agriculteurs, les artisans et les commerçants. Son montant varie selon le nombre de trimestres cotisés. Il s’ajoute à la retraite de base.
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De quel minimum retraite s’agit-il ?
La réforme des retraites prévoit de modifier le Minimum contributif. Le gouvernement promet que la retraite minimale sera de 1 200 euros brut par mois (environ 85 % du SMIC) pour les personnes qui ont cotisé toute leur vie. Cela représente une hausse d’environ 140 euros par mois par rapport à aujourd’hui. Mais cette promesse cache plusieurs conditions.
Il faut avoir cotisé au moins 43 ans, avoir pris sa retraite à l’âge légal (62 ans) ou à l’âge du taux plein, et avoir une retraite de base inférieure au SMIC. En plus, cette mesure ne concerne que le régime général et les régimes alignés. Elle ne s’applique pas aux fonctionnaires, aux régimes spéciaux, ni à l’ASPA.
La face cachée de cette promesse sur la retraite
MoneyVox révèle dans son dernier article la réalité de cette garantie de retraite minimum à 1 200 euros. Voici le décryptage du média spécialiste des finances personnelles.
Avec un salaire au niveau du SMIC, Isabelle a travaillé toute sa carrière. Sauf, bien sûr, pendant ses congés maternité. Ce qui n’est pas défavorable au calcul de la retraite. Elle a commencé sa carrière en janvier 1982, peu après ses 20 ans, pas assez tôt cependant pour les carrières longues.
Ayant fêté ses 62 ans en novembre dernier, elle prévoit de raccrocher les gants au 1er avril 2024, à taux plein, avec 169 trimestres. Donc, elle répond à tous les critères que le gouvernement a établis l’an passé pour toucher une pension d’environ 1 200 euros (bruts et complémentaire incluse).
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Un résultat final en deçà de 1 200 euros
MoneyVox a réalisé une estimation de l’exemple fictif d’Isabelle. Son évaluation respecte exactement la promesse des 1 200 euros de la réforme des retraites.
Comme Isabelle a travaillé toute sa vie avec un salaire modeste, elle va profiter du minimum contributif majoré. La sexagénaire se trouve donc dans la situation la plus avantageuse pour ce dispositif et touchera 876,13 euros pour sa retraite en 2024.
« Nous pensons que sa pension mensuelle brute à l’Agirc-Arrco sera d’environ 300 euros », souligne le média.
En brut, avant CSG et CRDS, le calcul est le suivant : 876,13 + 300 = 1 176,13 euros. Conclusion. Le seuil des 1 200 euros n’est « toujours » pas franchi, même en 2024, malgré la nouvelle augmentation du minimum contributif en janvier 2024.
Source : MoneyVox