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La question de la retraite fait la une de l’actualité depuis des mois. Du fait de la réforme d’Emmanuel Macron, les Français s’opposent. Si la majorité estime que ce rallongement de deux ans de la durée du travail est inutile, une minorité indique qu’elle est indispensable.
Pour la simple et bonne raison que les Français vivent plus longtemps. Ils profitent ainsi, pendant plus longtemps, de leur pension. Cependant, un autre problème risque de faire baisser les pensions à l’avenir. À moins que le président réussissent à convaincre les Français. Cependant, ce n’est pas gagné. Surtout s’il continue d’utiliser un langage militaire pour cela.
Plus de retraités et moins de naissances
Ce sujet avait déjà été évoqué et avait suscité l’attention il y a près d’un an. Les députés débattaient alors du projet de réforme des retraites au Parlement en février 2023. La question de la natalité était alors au centre des débats. Pourquoi ? Car ce facteur pourrait avoir un impact déterminant sur les perspectives des retraites.
En somme, l’équation est simple. Le taux de natalité actuel influencera proportionnellement le nombre de cotisants à l’avenir.
Pour simplifier, une augmentation des naissances entraînera une hausse du nombre de cotisants. Au contraire, une diminution des naissances se traduira par une réduction du nombre de cotisants à l’horizon.
Actuellement, la tendance penche davantage vers cette dernière perspective. En 2022, la France a enregistré seulement 723 000 naissances. En 2023, la situation ne s’est pas améliorée, avec une baisse de 6,8 % par rapport à l’année précédente. Entre janvier et novembre, le nombre de naissances n’a atteint que 621 691, marquant le taux le plus bas depuis 1946.
Une baisse de la natalité préoccupante
Cette baisse de la natalité, en constante progression depuis 2021, soulève des préoccupations quant à son impact sur les prévisions déjà pessimistes pour l’avenir des pensions, selon Eric Verhaeghe, fondateur du Courrier des Stratèges. Il remet en question la capacité de la France à soutenir ses dépenses de retraite à long terme avec une natalité en déclin.
Ce constat démographique vient s’ajouter aux arguments en faveur du report de l’âge légal de départ à la retraite à 64 ans, avancé par l’exécutif. Cependant, cette option pourrait s’avérer insuffisante si la baisse de la natalité persiste.
Selon le Conseil d’orientation des retraites (COR), cité par Europe 1, le ratio cotisants-retraités passerait de 2 en l’an 2000 à 1,7 actuellement, pour atteindre seulement 1,4 d’ici à 2050.
Pour sauver les retraites, faites des bébés
Certes, la courbe de la natalité peut éventuellement évoluer à la hausse. Comment ? Via des mesures incitatives, par exemple. Cependant, la réalité actuelle suggère que le vieillissement accru de la population exercera mécaniquement une pression croissante sur les dépenses liées aux retraites.
Eric Verhaeghe anticipe ainsi qu’une réforme inévitable pourrait se traduire par une baisse programmée du taux de remplacement moyen des retraites par rapport aux salaires perçus au cours de la carrière.
On comprend mieux l’insistance d’Emmanuel Macron pour pousser les Français à faire des bébés. Mais, au hasard, plutôt que de parler de réarmement démographique, peut-être serait-il plus judicieux de protéger le pouvoir d’achat des Français.