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13 millions de retraités bénéficient tous les mois de la pension de base et de la pension complémentaire du régime Agirc-Arrco. En 2023, les pensions des seniors ont connu une hausse remarquable. Ces ajustements ont eu lieu en tenant compte de l’inflation.
Ces changements ont notamment porté sur les retraites du régime général et les pensions complémentaires des salariés du privé. Cependant, quelles sont les prévisions en matière de revalorisation ? Peut-on espérer des taux similaires ? Les détails dans cet article.
Une nouvelle hausse pour les retraités
Au seuil de chaque nouvelle année, une tradition se perpétue en France. De nombreuses caisses de retraite réajustent à la hausse les niveaux des pensions. Le changement le plus significatif concerne la pension de base, avec une augmentation de 5,3 % dès le 1er janvier.
Toutefois, il faudra faire preuve de patience pour ceux qui attendent cette augmentation. La retraite de base de janvier, première à bénéficier de cette hausse, ne sera versée que le 9 février prochain. Les régimes complémentaires connaissent aussi des évolutions.
En effet, depuis le 1er novembre dernier, la retraite complémentaire des salariés du privé, Agirc-Arrco, a déjà connu une augmentation de 4,9 %. Du côté des contractuels de la fonction publique (Ircantec), la hausse s’établit en revanche à 5,3 %.
Les avocats verront leur pension de base augmenter de 2 % et leur pension complémentaire de 1 %. Les médecins libéraux verront leur retraite complémentaire augmenter de 2,6 % alors que les indépendants bénéficieront d’une augmentation de 3,7 %.
Certains libéraux affiliés à la Cipav auront par ailleurs la chance d’avoir une hausse plus marquée, avec une retraite complémentaire rehaussée de 4,3 %.
Inflation, pension de retraite et seniors
La hausse des prix exerce une pression considérable sur le pouvoir d’achat des Français. Cependant, les mécanismes de revalorisation des pensions agissent comme une bouée de sauvetage pour de nombreux retraités.
La France fait partie des 22 pays qui, en principe, protègent les retraités de l’inflation. Ainsi, le pays élabore la pension sur les prix, parfois assortie d’une indexation partielle sur les salaires réels. Malgré cette protection, le bouclier financier imposé peut devenir coûteux en cas d’inflation persistante.
Elle peut alors obliger les pays à équilibrer entre gestion financière et préservation du pouvoir d’achat des retraités. Les perspectives d’inflation suggèrent que le niveau de revalorisation de cette année ne sera pas maintenu pour les futures augmentations.
En effet, le taux d’inflation devrait beaucoup ralentir en 2024. Il devrait seulement atteindre 2,6 % de plus, selon le rapport économique pour le projet de loi de finances 2024.
Des taux moins élevés à l’avenir ?
L’évolution modérée des prix s’accompagne d’une décision des partenaires sociaux gérant le régime Agirc-Arrco. Leur accord, conclu en octobre dernier, introduit une sous-indexation des pensions de 0,4 point à partir du rythme de l’inflation.
Cette mesure devrait donc provoquer une quasi-immobilité des montants des retraites Agirc-Arrco pour ses 13 millions d’assurés en 2024. Le taux de revalorisation deviendrait inférieur à la hausse des prix, limitant ainsi l’évolution des pensions.
Cette sous-indexation devrait perdurer jusqu’en 2026. Cela dit, le conseil d’administration de l’Agirc-Arrco pourrait déroger à cette règle, en cas de nécessité. Après l’augmentation de janvier, les hausses de retraites à 4 ou 5 % observées récemment devraient disparaître.
Les assurés du régime Agirc-Arrco devraient retrouver des taux de revalorisation modestes, voire inférieurs à l’inflation.