Montrer le sommaire Cacher le sommaire
La réforme de 2023 a bouleversé le système de retraite complémentaire des salariés du privé. Le bonus-malus, qui permettait de moduler sa pension en fonction de son âge de départ, touche à sa fin. Quelles sont les conséquences pour votre retraite ? Qu’est-ce que l’Agirc-Arrco, et comment fonctionne-t-elle ? On vous explique tout.
Retraite complémentaire Agirc-Arrco : c’est quoi ?
Vous travaillez dans le privé ? Alors vous connaissez l’Agirc-Arrco, car vous lui donnez une partie de votre salaire chaque mois. C’est normal, car c’est votre caisse de retraite complémentaire, et vous devez y cotiser.
L’Agirc-Arrco est née en 2019 de la fusion de deux caisses : l’Agirc pour les cadres et l’Arrco pour les autres salariés. C’est une caisse qui fonctionne par points : quand vous cotisez, vous gagnez des points. Puis quand vous partez à la retraite, vous échangez vos points contre de l’argent. Cet argent s’ajoute à votre retraite de base, que vous paye la Sécurité sociale.
Quand vous demanderez votre retraite, l’Agirc-Arrco fera un calcul simple pour savoir combien elle vous doit : elle prendra le nombre de points que vous avez accumulés pendant votre carrière, et elle le multipliera par la valeur d’un point. Cette valeur change tous les ans, mais en ce moment, elle est de 1,415 9 €.
À voir Ce document crucial peut sauver votre future retraite, ne le jetez surtout pas
Par exemple, si vous gagnez 2 000 € net par mois en moyenne, vous gagnez 103 points par an. Si vous travaillez 167 trimestres (c’est la durée normale avant la réforme), vous aurez 4 300 points à la fin. Le calcul sera donc : 4 300 x 1,415 9 € = 6 088 €.
L’Agirc-Arrco vous versera donc 6 088 euros par an, soit 507 euros par mois, jusqu’à votre mort. Ce n’est pas négligeable, car ce montant s’ajoute à votre retraite de base de la Sécurité sociale.
La réforme derrière la fin du bonus-malus
La réforme des retraites de 2023 a changé les règles du jeu. Avant, on pouvait partir à la retraite à 62 ans, mais il fallait avoir travaillé 167 trimestres pour avoir le maximum de sa pension. Sinon, on avait une décote (un malus) qui réduisait notre retraite. Si on travaillait plus longtemps, on avait une surcote (un bonus) qui augmentait notre retraite.
Maintenant, c’est différent. On doit attendre 64 ans pour partir à la retraite, et il faut avoir travaillé 172 trimestres pour avoir le maximum de sa pension. Si on part avant, on gagne forcément moins, que ce soit en retraite de base ou en complémentaire.
Donc, le malus n’a plus de sens. Si on part après, c’est normal, car c’est le nouvel âge de départ. Donc, le bonus n’est plus nécessaire. C’est pour cela que le système de bonus-malus a disparu le 1er décembre 2023.
À voir Retraite : double revalorisation en 2025, les Français qui vont en profiter
Comment cela impacte votre retraite ?
Si vous partez à la retraite après le 1er décembre 2023, vous n’aurez plus de malus ni de bonus sur votre retraite complémentaire. Le malus, c’est la réduction de 10 % de votre pension pendant un an si vous partez avant 64 ans. Le bonus, c’est l’augmentation de 10, 20 ou 30 % de votre pension si vous partez après 64 ans.
Si vous êtes déjà à la retraite et que vous avez un malus, il ne disparaîtra qu’à partir du 1er avril 2024. Si vous êtes encore en activité et que vous avez droit à un bonus, vous le garderez si vous êtes né avant le 1er septembre 1961 et que vous partez 2 à 4 ans après 64 ans.