Montrer le sommaire Cacher le sommaire
Vous connaissez le slogan : il faut manger cinq fruits et légumes par jour. Avec l’arrivée du printemps, les étals de nos marchés se parent de nouvelles couleurs, pour notre plus grand plaisir. Fraises, cerises, abricots, radis ou encore concombres font leur grand retour.
Sur le papier, cela nous donne évidemment envie. Cependant, il ne faut pas mettre de côté une réalité qui fait moins plaisir. Certains fruits et légumes contiennent effectivement beaucoup de pesticides. Il n’est pas rare que certains dépassent les seuils légaux. Face à ce constat, faut-il s’inquiéter et comment limiter les risques ?
Des pesticides dans les fruits et légumes
Plusieurs études se concentrent sur les pesticides dans les fruits et légumes. Nous pensons par exemple aux analyses de Générations Futures, mais d’autres organismes et associations lancent la sonnette d’alarme (WWF, Pan Europe, EFSA).
Toutes ces études ont les mêmes conclusions : une part importante des fruits et légumes de printemps que propose l’agriculture conventionnelle contient des résidus de pesticides.
À voir Vers une pénurie des fruits et légumes en France ? Les experts lancent l’alerte
Certains exemples montrent la gravité de cette contamination. Par exemple, 95 % des échantillons de fraises contiennent des traces de pesticides (Pleine Vie). Or, certaines substances sont des PFAS. Les cerises (71 %), les raisins (61 %) et les abricots présentent également des taux de contamination préoccupants, tout comme les framboises, kiwis, épinards et tomates.
Les légumes ne sont pas en reste : carottes, endives, radis, concombres et haricots verts figurent parmi les plus exposés, en raison de traitements répétés contre les insectes, champignons et parasites. Or, même après lavage, une partie des résidus persiste.
Pourquoi la contamination concerne plus sérieusement certains fruits et légumes ?
La fragilité de certains fruits (fraises, framboises, cerises) les rend particulièrement vulnérables aux attaques de parasites. Cette spécificité justifie alors un recours massif aux pesticides. Malheureusement, leur peau fine favorise également la pénétration des produits chimiques.
Tout dépend aussi du type de culture. Les fruits et légumes qui s’exposent à une forte humidité, par exemple, sont sujets à des attaques de champignons et de parasites. C’est par exemple le cas des tomates et des épinards.
Enfin, en cas de mode de culture intensif, les exploitations agricoles utilisent massivement des pesticides. Pour elles, cela permet de maximiser les rendements de fruits et légumes. Autrement dit, les pesticides permettent de limiter les pertes.
Les risques pour la santé
Les autorités confirment que la consommation ponctuelle de pesticides dans les fruits et légumes ne présente pas un risque immédiat. En revanche, les choses changent face à une exposition prolongée. Nous suspectons en effet certaines substances de provoquer des cancers, des maladies neurodégénératives et des troubles hormonaux.
Les PFAS, par exemple, sont des polluants éternels. Ils s’accumulent dans l’organisme et l’environnement. Si nous connaissons mal les effets sur le long terme, nous savons qu’ils sont indésirables.
D’après les classements annuels de l’Environmental Working Group (EWG), les fruits et légumes à éviter en priorité (sauf s’ils sont bio ou locaux) sont : fraises, raisins, cerises, abricots, framboises, épinards, tomates, poivrons, pommes et nectarines.
À l’inverse, certains aliments retiennent peu de pesticides : avocats, maïs, ananas, oignons, petits pois surgelés, asperges, champignons, melons, patates douces et pastèques.