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Grâce à l’ingénieur allemand Karl von Linde, la conservation des aliments est bien plus simple et sûre depuis 1879. C’est en effet à cet homme que nous devons l’invention du réfrigérateur. Aujourd’hui, cet objet est présent dans toutes les habitations.
Depuis toutes ces années, les réfrigérateurs ont évolué. Plus d’une fois, certaines marques ont tenté de sortir du lot avec des ajouts plus ou moins utiles (bac à glaçons, double porte, etc.). Mais aujourd’hui, c’est une nouvelle révolution qui nous attend. Et pour cause, une nouvelle génération d’appareils promet de tourner la page des gaz polluants. À quoi devons-nous nous attendre ?
Réfrigérateurs : vers la fin des gaz ?
Depuis ses débuts, la réfrigération domestique repose sur l’utilisation de gaz réfrigérants. D’abord l’ammoniac et l’acide sulfurique, puis le fréon dans les années 1930, et plus récemment le R-134a. Malgré ces changements, ils ont tous un point commun : un impact environnemental préoccupant.
En effet, les fluides frigorigènes, même les plus récents, restent de puissants gaz à effet de serre. Selon les nouvelles réglementations européennes (F-Gaz 2025), l’utilisation des gaz à fort potentiel de réchauffement global sera progressivement interdite. Alors, l’industrie doit trouver des alternatives durables.
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Face à ce défi, plusieurs équipes de recherche, notamment à l’Université de Ljubljana et à la Hong Kong University of Science and Technology (HKUST), développent des solutions de refroidissement de rupture : les systèmes de refroidissement à état solide, et plus précisément la réfrigération élastocalorique. Ce système pourrait changer le réfrigérateur tel que nous le connaissons (Media24.fr).
Comment ça marche ?
La réfrigération élastocalorique utilise des alliages à mémoire de forme (comme le nickel-titane) qui, soumis à une contrainte mécanique, changent de phase et absorbent ou libèrent de la chaleur.
Ce phénomène permet de refroidir l’air ou des aliments sans recourir à un changement d’état liquide-gaz. Cette technologie se passe donc des gaz réfrigérants. En effet, le système s’appuie sur des matériaux solides et 100 % recyclables. Il ne génère donc aucune émission de gaz à effet de serre. Dans les faits, il rend les réfrigérateurs plus intéressants pour l’environnement. Le tout, sans compromettre leur efficacité.
En effet, les prototypes atteignent des puissances de refroidissement de plus d’un kilowatt. Ils sont ainsi capables de baisser la température de 10 à 14 °C en quelques minutes. En outre, leur efficacité énergétique est supérieure de 48 % aux systèmes traditionnels. De nombreux bons points qui annoncent le meilleur pour l’avenir.
Un enjeu écologique et énergétique majeur
Le secteur du froid représente aujourd’hui 20 % de la consommation électrique mondiale. Il figure parmi les principaux émetteurs de gaz à effet de serre, du fait des fuites et de la production des fluides frigorigènes (Enerzine.com).
Avec la montée des températures et la généralisation des usages (réfrigérateurs, climatiseurs, data centers…), la demande ne cesse d’augmenter. Les alternatives solides, comme la réfrigération élastocalorique, pourraient réduire drastiquement l’empreinte carbone du secteur et répondre aux exigences du Pacte Vert européen.
Cependant, ne pensez pas que vous pouvez acheter dès maintenant un réfrigérateur nouvelle génération. Certes, la technologie est prometteuse. Pour autant, elle doit garantir sa fiabilité dans les climats extrêmes et réduire ses coûts de production. Les premiers prototypes commerciaux sont attendus d’ici 2026, dans le cadre du projet européen E-CO-HEAT et du consortium SMACool.
Si tout se passe bien, dans quelques années, nos cuisines pourraient accueillir des réfrigérateurs totalement silencieux, sans gaz, plus compacts et plus économes en énergie. Cependant, il faut faire preuve de patience.
