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Souvent, ça commence par un simple SMS, un appel inquiétant puis un coursier convaincant. Puis, en quelques heures, votre CB se retrouve entre de mauvaises mains. Le pire ? Votre banque pourrait refuser de vous rembourser. Ce scénario n’a rien d’un film de suspense. C’est une arnaque qui fait aujourd’hui de plus en plus de victimes en France.
Une mise en scène pour voler votre CB
Les escrocs perfectionnent leur méthode et jouent toujours sur l’urgence. Ils profitent aussi de cette réalité où la méfiance diminue dès que le mot « banque » est prononcé.
Le scénario est presque le même. Une notification vous alerte d’un SMS anodin. Par exemple, une livraison à récupérer, un document à renouveler ou encore un paiement à valider. Pourtant, derrière ces messages se cache le tout début d’une arnaque, avec un objectif sournois. C’est de récupérer vos données personnelles et bancaires.
Ensuite vient l’appel téléphonique. Un faux conseiller vous contacte, affiche le vrai numéro de votre banque et vous alerte d’une fraude en cours. Pour stopper cette soi-disant fraude, il vous demande alors de faire des validations par double authentification. Jusqu’ici, ça reste plausible.
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Votre CB remise en main propre
Mais la dernière étape est la plus redoutable. En effet, le faux conseiller vous annonce l’arrivée d’un coursier chez vous. Il va récupérer votre CB compromise ou vous en remettre une nouvelle, afin d’éviter les risques. Mais dès que vous lui donner votre carte, le piège se referme.
Si vous avez, en plus, transmis votre code, les escrocs peuvent faire ce qu’ils veulent de votre argent.
Jusqu’où va la protection bancaire ? En théorie, la loi protège les clients contre les paiements frauduleux. La banque doit ainsi rembourser, sauf si elle prouve que le client a été gravement négligent ou complice.
C’est là que ça coince. En effet, plusieurs décisions de justice récentes ont reconnu la négligence grave lorsqu’un client remet sa CB et son code à un coursier.
Les juges tranchent en défaveur des victimes
Le Code monétaire et financier impose aux banques de rembourser les opérations frauduleuses, sauf si le client a été gravement négligent. Et c’est bien là que les affaires récentes changent la donne.
Le 18 février 2025, le tribunal judiciaire de Paris a jugé un couple non remboursable, rapporte le site 01net. Ce qu’il s’est passé ? Ils ont remis leurs CB et codes à un faux coursier, un vendredi soir entre 21 h et 22 h. Montant envolé : 13 712 euros. Le tribunal a donc considéré qu’il s’agissait là d’une négligence grave.
Le 11 avril 2025, même conclusion pour une autre victime ayant confié deux CB (perso et pro) et leurs codes à un coursier. Ça a fait une perte de 17 806 euros, sans remboursement. Le tribunal a rappelé qu’aucune banque ne dépêche de coursier pour collecter une carte, même en cas d’urgence ou de fraude avérée.
Une question de négligence
La loi est pourtant claire sur un point. C’est à la banque de prouver la négligence. Elle ne peut pas simplement affirmer que vous avez été imprudent. Mais dans les affaires citées, les magistrats estiment qu’un client raisonnable devrait savoir qu’une banque ne récupère jamais une CB à domicile.
Toujours selon 01net, la Cour de cassation a déjà tranché favorablement dans d’autres cas. Comme pour un faux conseiller bancaire ayant simplement appelé. Mais dès qu’il y a remise physique de la CB et du code, les tribunaux deviennent plus sévères.
Vous l’aurez compris. Remettre de plein gré sa CB et son code secret, même en pensant bien faire, vous expose à un refus de remboursement.
