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La saison fiscale est officiellement lancée. Cela fait quelques petits jours que les Français peuvent remplir et valider leur déclaration de revenus. Mais cette année, malgré l’indexation des barèmes sur l’inflation, une mauvaise surprise attend cinq millions de salariés du côté des impôts.
Or, nous ne parlons pas d’un nouveau prélèvement. C’est en réalité un mécanisme fiscal qui sous-évalue les dépenses réelles de certains salariés qui est en cause. Une mauvaise nouvelle pour ceux qui espéraient voir le montant des impôts baisser grâce à ce dispositif.
Impôts et inflation : une indexation bienvenue
Comme chaque année, le barème progressif de l’impôt sur le revenu profite d’une revalorisation. Cette dernière est indispensable pour tenir compte de l’inflation. Pour la déclaration de 2025, la hausse est de 1,8 %. Autrement dit, grâce à elle, certains contribuables qui gagnent un peu plus ne paieront pas forcément plus d’impôts.
En effet, cette mesure vise à éviter que la hausse générale des prix ne fasse mécaniquement grimper la facture fiscale des ménages. Les seuils des différentes tranches d’imposition sont donc plus relevés.
Cependant, cette revalorisation ne concerne pas tous les dispositifs fiscaux. Le barème kilométrique, qui permet à 5,5 millions de salariés d’opter pour la déduction des frais réels liés à l’utilisation de leur véhicule professionnel, n’a pas été actualisé pour la deuxième année consécutive.
Ainsi, pour 2025, le barème est exactement le même qu’en 2023 et qu’en 2022. Le tout, sans aucune communication officielle du ministère des Finances.
Une hausse d’impôt invisible
Le barème kilométrique est très important pour les contribuables qui choisissent de déduire les frais réels plutôt que la déduction forfaitaire de 10 %. Tous les coûts qu’ils ont concernant leur voiture entrent en compte : carburant, entretien, assurance, etc.
Il se trouve évidemment que, du fait de l’inflation, ces coûts sont plus importants que par le passé. Le prix des assurances comme du carburant augmente, sans oublier les frais d’entretien.
En maintenant le même barème, l’administration fiscale oblige les contribuables à déduire des montants calculés sur des prix de l’avant-dernière année. Résultat : la déduction est mécaniquement sous-évaluée par rapport aux dépenses réellement engagées.
Le revenu imposable net augmente donc artificiellement. Or, cela entraîne une hausse de l’impôt final, sans que le contribuable n’en soit pleinement conscient.
Faut-il renoncer au barème kilométrique ?
Pour éviter cette perte, il serait théoriquement possible de renoncer au barème kilométrique et d’opter pour la comptabilisation exacte de chaque dépense, justificatifs à l’appui. Mais cette démarche est chronophage et complexe, ce qui explique que la grande majorité des salariés préfère le barème forfaitaire, quitte à payer plus d’impôt que nécessaire.
Dans les faits, ce gel nous conduit à parler d’une hausse d’impôt déguisée. En effet, sans modifier les taux, l’État accroît ses recettes en ne revalorisant pas un dispositif qui concerne des millions de foyers.
Nous invitons les contribuables à la réflexion. Il est peut-être judicieux d’opter pour la déduction forfaitaire de 10 % à cause de ce gel. En ligne, le simulateur officiel permet d’estimer le montant à payer et d’anticiper une éventuelle hausse.