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Au supermarché, le thon en boîte rencontre un vrai succès. Les amateurs l’achètent pour profiter de ses bienfaits. Riche en protéines, en oméga-3 et en vitamines essentielles, c’est un aliment intéressant pour la santé. Du moins, en théorie.
En effet, les ONG Foodwatch et BLOOM apportent des informations qui ont tout l’air d’un scandale sanitaire. Jugez plutôt : elles assurent que le thon en boîte subit une contamination au mercure. Or, c’est une substance dangereuse pour la santé humaine. Sans le savoir, en faisant leurs courses au supermarché, les Français prennent donc des risques. Ces associations appellent donc à des mesures urgentes pour protéger les Français.
Le danger des boîtes de thon disponibles au supermarché
Foodwatch ne tourne pas autour du pot lorsqu’elle présente le mercure. Dans nos supermarchés, nous entrons effectivement en contact avec ce métal qui a des conséquences néfastes sur la santé.
« Ce métal lourd est l’une des 10 substances les plus préoccupantes au monde selon l’Organisation mondiale de la santé, comme l’amiante ou l’arsenic. Son dérivé présent dans l’alimentation, le méthylmercure, est classé comme cancérogène possible par le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC). »
Mais comment nos supermarchés peuvent-ils proposer à la vente du poisson contenant du mercure ? Le mercure que nous trouvons dans le poisson provient majoritairement des activités humaines (combustion de charbon, exploitation minière, rejets industriels). Plus un poisson est au sommet de la chaîne alimentaire, plus la teneur en méthylmercure augmente (car il mange d’autres poissons qui en contiennent aussi).
Les résultats de l’étude
Si BLOOM nous alerte aujourd’hui concernant les courses que nous faisons au supermarché, c’est parce que l’association a mené une large étude en octobre 2024. Elle a effectivement analysé 148 boîtes de thon disponibles dans les supermarchés en France, en Allemagne, en Espagne, en Italie et en Angleterre.
Les résultats ne laissent pas de place au doute. La contamination au mercure concerne 100 % des boîtes. De ce fait, peu importe le choix que vous faites au supermarché, vous vous exposez à cette contamination.
Pire encore, 57 % des références dépassent la norme de 0,3 mg/kg (elle s’applique à d’autres poissons dans la réglementation européenne). Quant à la limite pour le thon frais, elle est de 1 mg/kg. Or, 10 % des références présentent des taux supérieurs.
Les ONG veulent des actions concrètes
Ces résultats sont la preuve que les consommateurs sont en danger. Ils ne doivent plus pouvoir acheter certaines références dans les supermarchés. En effet, Foodwatch et BLOOM réclament le retrait immédiat des produits qui dépassent 0,3 mg/kg des rayons.
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Elles demandent également que les étiquettes mettent en avant la présence de mercure dans le thon. Les marques doivent avoir l’obligation d’alerter les clients des supermarchés.
Enfin, puisqu’elles jugent les normes européennes trop laxistes, elles souhaitent une révision. Elles considèrent effectivement qu’à l’heure actuelle, ces normes favorisent les intérêts commerciaux des industriels au détriment de la santé publique.
Suite aux révélations des ONG, certains acteurs du secteur thonier ont tenté de minimiser le problème. En février 2025, le Syndicat Français des Conserveries de Poisson a publié une campagne publicitaire affirmant que le thon en conserve est sain à la consommation.
Une réponse qui est loin de convaincre les ONG. « Payer pour se faire entendre, voilà leur stratégie, qui ressemble clairement à une tentative désespérée de communiquer tout en évitant d’avoir à répondre aux questions des journalistes et des citoyen·nes. » (Foodwatch.org).