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Le portefeuille des Français n’est jamais à l’abri de nouvelles décisions qui le pénalisent. Les fonctionnaires peuvent en parler, eux qui subissent une mesure depuis le 1ᵉʳ mars 2025. Ce changement notable fait déjà beaucoup parler, et vous allez comprendre pourquoi.
À partir du mois de mars, le portefeuille des fonctionnaires pâtit d’une mesure concernant les arrêts maladie. En effet, les agents de la fonction publique, qu’ils soient territoriaux, hospitaliers ou d’État, ne perçoivent plus l’intégralité de leur salaire pendant les trois premiers mois d’un congé maladie ordinaire (CMO). Malgré la vive opposition des syndicats, cette réforme est inscrite dans la loi de finances pour 2025. Elle vise 5,7 millions de fonctionnaires.
Les conséquences de cette réforme sur votre portefeuille
Jusqu’à présent, un fonctionnaire en arrêt maladie ordinaire percevait 100 % de son traitement indiciaire brut pendant les trois premiers mois d’absence. Seul un jour de carence (non rémunéré) s’appliquait. Avec cette réforme, ce taux d’indemnisation passe à 90 % du traitement indiciaire brut pour cette même période. Le jour de carence reste en vigueur. Évidemment, cela n’est pas sans conséquence pour le portefeuille des fonctionnaires.
Prenons un exemple concret pour illustrer la situation. Utilisons le cas d’un agent de catégorie C. Il touche chaque mois un salaire mensuel net de 1 850 euros. Avant la réforme, ce fonctionnaire perdait un jour de carence (sans salaire). Les 19 jours restants profitaient d’une indemnisation de 100 %. À la fin du mois, son salaire était donc de 1 597 euros.
Avec ce changement notable, son portefeuille s’en retrouve allégé. En effet, son salaire tombe, à la fin du mois, à 1 437 euros. Il perd donc 8,6 % de son salaire mensuel.
Pourquoi le gouvernement opte-t-il pour cette réforme ?
Le gouvernement justifie cette mesure par la nécessité de réduire le déficit croissant de la Sécurité sociale. En outre, pour appuyer la réforme, le ministère du Travail nous apporte des données chiffrées. Il indique ainsi que les indemnités journalières pour arrêts maladie ont presque doublé entre 2012 et 2022. D’après la DREES, elles représentent 12,6 milliards d’euros.
Le gouvernement voit alors en cette réforme la possibilité de faire des économies. Certes, il s’en prend directement au portefeuille de millions de Français. Mais, in fine, il peut économiser 900 millions d’euros par an (Inspection Générale des Affaires Sociales).
En outre, la réforme s’inscrit dans une volonté de rapprocher le régime des fonctionnaires de celui du secteur privé. Dans le privé, les salariés perçoivent généralement des indemnités journalières équivalentes à 50 % du salaire brut. En revanche, les fonctionnaires conservent un avantage par rapport aux salariés du privé.
En effet, la réforme n’a aucun impact sur les primes et les indemnités. Elles n’apparaissent pas dans la réforme et ne subissent aucune réduction. De quoi protéger un peu, au moins, le portefeuille des fonctionnaires.
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Des impacts concrets pour les fonctionnaires
Selon les premières estimations syndicales, un agent de catégorie C (les plus bas salaires dans la fonction publique) pourrait perdre jusqu’à 200 euros pour un arrêt maladie de 20 jours (Cafepédagogique.net).
Alors, les syndicats craignent que les fonctionnaires fassent passer leur portefeuille avant la santé. En effet, ils pensent que cette mesure incitera certains agents malades à reprendre le travail prématurément pour éviter une perte financière. Cela pourrait avoir des répercussions sur leur santé et leur efficacité professionnelle.
En revanche, notons que cette réforme ne s’applique pas à toutes les situations. En effet, elle exclut l’accident de travail, la maladie professionnelle, ainsi que le congé longue maladie (CLM) ou longue durée (CLD).