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Lorsque les automobilistes valident le permis de conduire, ils savent qu’ils pourront conserver ce document toute la vie. À condition, bien sûr, de ne pas enfreindre les règles. Effectivement, aucune limite d’âge n’apparaît. En théorie, un conducteur peut prendre la route. Et ce, peu importe son âge.
Mais en pratique, est-ce aussi simple que cela ? La loi autorise-t-elle les automobilistes à monter en voiture sans prendre en compte leur âge ? Cette même loi est-elle susceptible d’évoluer selon les ambitions de l’Union européenne ? C’est le moment de faire le point sur cette question.
Automobilistes et limite d’âge : que dit la loi ?
Ne tournons pas autour du pot. En France, le Code de la route ne fixe pas d’âge limite pour conduire. Une fois obtenu, le permis B reste valable à vie, sauf en cas d’inaptitude médicale déclarée par un médecin agréé. Contrairement à d’autres pays européens, aucun contrôle médical ou test obligatoire ne concerne les automobilistes. Ni à 65 ans, ni à 70 ans, ni au-delà.
Cela ne signifie pas, pour autant, que les automobilistes font ce qu’ils veulent. Il faut en effet faire preuve de responsabilité. C’est évidemment valable pour tous les conducteurs, les jeunes comme les seniors. Mais nous savons qu’à partir d’un certain âge, les capacités cognitives évoluent. Entre la diminution des réflexes, l’allongement du temps de réaction et la baisse de la vision, le danger se trouve à chaque coin de rue.
Cependant, il ne faut pas pour autant cibler les automobilistes plus âgés. Ils se montrent au contraire, souvent, plus responsables que les autres. Selon le Pr Sylvie Bonin-Guillaume, gériatre à l’APHP, « l’âge en soi n’est pas une contre-indication à la conduite. Les conducteurs âgés adaptent souvent leur comportement routier en fonction de leurs difficultés : trajets plus courts, itinéraires familiers et conduite en journée » (Utilelavie).
Les signes qui doivent alerter les automobilistes
Pour garantir la sécurité sur la route, certains signes doivent inciter à envisager un arrêt ou une adaptation de la conduite. Les automobilistes qui ont des difficultés à lire les panneaux représentent un danger, tout comme ceux qui ont des troubles cognitifs.
En outre, certaines difficultés physiques empêchent une bonne conduite, tout comme les effets secondaires de certains traitements. C’est pourquoi nous invitons les automobilistes seniors à faire le point avec leur médecin au moins une fois tous les six mois.
Si la France refuse d’instaurer une limite d’âge ou des visites médicales obligatoires, c’est pour ne pas stigmatiser une partie de la population. En effet, un automobiliste de 70 ans peut représenter moins de danger qu’un jeune conducteur. Chaque usager de la route doit simplement prendre conscience de sa propre responsabilité. Envers lui-même, et envers les autres.
Les enjeux pour la sécurité routière
Il est évidemment difficile de faire évoluer les règles sans stigmatiser une partie de la population. D’autres pays européens franchissent le pas en imposant des visites médicales. Dans certains cas, les automobilistes ne peuvent simplement plus prendre la route après un certain âge.
En Italie, par exemple, une personne qui possède un pays C ou CE le perd automatiquement lorsqu’elle atteint 68 ans. Ce permis correspond à la conduite de véhicules lourds (comme les camions).
Les automobilistes français espèrent que la France n’ira pas jusque-là. Mais puisque des eurodéputés estiment qu’il faut durcir les règles, il est probable qu’une nouvelle législation fasse son apparition dans les années à venir.