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La mode a beau être un acteur majeur dans l’économie, il n’en reste pas moins qu’elle traverse une période très difficile. La crise économique prive les Français de pouvoir d’achat et augmente les coûts fixes des enseignes. De ce fait, les magasins de vêtements et de chaussures accueillent moins de clients.
Si certaines parviennent à s’en sortir en revoyant leur stratégie, d’autres enchaînent, malheureusement, les dettes. Les procédures de fermetures et de redressements judiciaires sont nombreuses depuis plusieurs mois. Malheureusement, le chausseur Clergerie, basé à Romans-sur-Isère (Drôme), n’échappe pas à cette crise. Depuis le 2 décembre 2024, l’entreprise est placée en redressement judiciaire. C’est la deuxième fois en deux ans.
Ce fabricant de chaussures veut survivre
Depuis sa création, par Robert Clergerie, en 1981, la marque du même nom que son fondateur est un symbole du savoir-faire français dans la fabrication de chaussures haut de gamme. Ce sont effectivement beaucoup de célébrités qui glissent leurs pieds dans les créations, de Michelle Obama en passant par Madonna.
Nous pouvons dès lors imaginer que les chaussures jouissent d’une notoriété mondiale. Malheureusement, cela fait plusieurs années que Clergerie fait face à de sérieuses difficultés financières. En 2023, déjà, une procédure de redressement judiciaire la concernait.
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Pour la sauver, intervenait alors le groupe américain Titan Industries. Le repreneur rachète l’entreprise contre 700 000 euros et propose un plan d’investissement. Comme le souligne Le Dauphiné Libéré, ce plan montait à 6,5 millions d’euros pour relancer les activités.
Malheureusement, ces efforts ne suffisent pas. Fin 2024, l’entreprise était déclarée en cessation de paiements. Finalement, le tribunal de commerce de Romans-sur-Isère lui accorde une période d’observation de six mois pour tenter de trouver une solution viable. Ce délai, qui s’achèvera le 5 mars 2025, permettra d’évaluer si l’entreprise peut se sauver ou non.
Les Français délaissent-ils les chaussures haut de gamme ?
Comme beaucoup d’autres enseignes françaises du prêt-à-porter et des accessoires de luxe, Clergerie subit les conséquences d’une conjoncture économique difficile. En effet, l’inflation et la baisse du pouvoir d’achat des consommateurs sont à l’origine de la chute des ventes dans le secteur.
Parallèlement, la concurrence féroce des géants de l’ultra-fast fashion comme Shein ou Temu rend la situation encore plus complexe pour les marques haut de gamme, comme nous l’indique FashionUnited.
Les Français optent ainsi pour des chaussures moins chères. Ils n’ont plus les moyens de se tourner vers des achats plus importants. Malgré la délocalisation d’une partie de la production en Chine, en Inde et au Maroc (pour réduire les coûts), la situation ne s’améliore pas.
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Un avenir incertain pour l’entreprise
Le sort du dernier chausseur de luxe basé à Romans-sur-Isère sera scellé lors d’une audience le 5 mars 2025. Trois scénarios sont possibles. Dans un premier temps, le tribunal peut noter une amélioration de la situation si un repreneur montre son intérêt. Dans un autre temps, il peut accepter à l’entreprise de poursuivre son activité. Cependant, cela ne se fera que sous certaines conditions afin d’épurer la dette de près d’un million d’euros.
Le pire scénario correspond, enfin, à celui de la liquidation judiciaire. Ce serait alors la fin de cette entreprise. La fin de ces chaussures de luxe qui plaisent à tant de personnes dans le monde.
Le 32 employés français restants (contre 90 en 2023) attendent ainsi la date du 5 mars avec crainte. Si l’entreprise venait à disparaître, ce serait non seulement une perte économique, mais aussi culturelle. En effet, elle incarne un savoir-faire unique dans le domaine des chaussures haut de gamme.