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De l’été à l’automne 2024, l’UFC-Que Choisir, avec Générations Futures, a mené une campagne pour enquêter sur l’eau du robinet. Le 23 janvier 2025, le verdict est tombé. 29 villes françaises consomment et utilisent de l’eau contaminée. Le coupable ? Les PFAS, des composants polyfluoroalkylés et perfluoroalkylés.
Depuis, l’eau potable en France a suscité des débats. L’Assemblée nationale vient même de voter une nouvelle loi à ce sujet. Détails sur cette étude et ces substances dangereuses pour la santé.
Des prélèvements dans 30 communes
Dans le cadre de cette étude, l’UFC-Que Choisir a sélectionné 30 communes de l’Hexagone. « Neuf dans l’eau du robinet de Narbonne (Aude) et de Grenade (Haute-Garonne), 10 dans celles de Tours (Indre-et-Loire) et de Tavaux (Jura). Et même 11 à Sotteville-lès-Rouen (Seine-Maritime), Évry-Grégy-sur-Yerre (Seine-et-Marne) ou encore Lunel (Hérault)… », rapporte le magazine.
L’UFC-Que Choisir s’est basé sur 33 composés chimiques dans son labo. Le résultat ? 29 des trente villes consomment de l’eau du robinet qui contient des PFAS.
Les effets des PFAS sont les plus dramatiques qui soient. Comme ces substances sont très résistantes, elles se retrouvent dans le corps humain. Le Centre de recherche sur le cancer les a même classées « cancérogènes » et « peut-être cancérigènes pour l’Homme ». Elles peuvent aussi être des perturbateurs endocriniens, dont les dangers ne sont plus à présenter.
L’Agence environnementale européenne considère aussi les PFAS comme dangereux pour le foie. Pourtant, ces substances sont toujours autorisées dans l’industrie. C’est en raison de leur stabilité chimique, mais aussi pour leurs propriétés antiadhésives et leur capacité à résister à la chaleur.
L’eau du robinet contaminée dans 29 villes
Selon ce rapport, les taux mesurés restent encore inférieurs aux seuils imposés en France, qui est de 100 ng/L. Mais les résultats se révèlent inquiétants. C’est en fait cette limite qui pose surtout problème.
Au Danemark, par exemple, le niveau ne doit pas dépasser 2 ng/L pour quatre types de PFAS. Alors que dans plusieurs communes françaises, comme Rouen ou Tours, l’eau du robinet contient 11 et 10 PFAS différents.
L’UFC-Que Choisir dévoile que 24 villes sont concernées par une contamination au TFA. Ce dernier est un PFAS provenant de certains pesticides. C’est le cas notamment de Paris, de Poitiers, mais aussi d’Orléans.
À voir L’eau du robinet contaminée : plus de 300 communes touchées par le CVM cancérogène
Pourtant, en France, la loi n’impose aucune limite de TFA dans l’eau. Seulement un seuil de 100 ng/L pour leur concentration dans les pesticides. À savoir que cela a été dépassé dans 20 prélèvements d’eau.
Quel avenir pour l’eau du robinet en France ?
Une lueur d’espoir pointe à l’horizon. Jeudi 20 février, une nouvelle loi a trouvé gain de cause auprès de l’Assemblée nationale. Cette loi prévoit d’évaluer les niveaux de TFA dans l’eau du robinet à partir de 2026.
« L’UFC-Que Choisir et Générations Futures demandent aux parlementaires d’agir rapidement en votant sans délai la proposition de loi, adoptée en première lecture au parlement. », réclament les deux organismes.
La nouvelle mesure vise aussi à interdire les PFAS dans l’industrie. Dans les chaussures, les textiles, les cosmétiques, mais aussi dans les imperméabilisants.
Ce projet demande en même temps au gouvernement d’imposer une taxe pour les entreprises qui fabriquent ou utilisent ces composants. La collecte ira ensuite dans les systèmes des traitements de l’eau du robinet dans certaines communes.
Nous vous informons que cet article se base sur une étude réalisée par l’UFC-Que Choisir, publiée le 23 janvier 2025.
Source : UFC-Que Choisir