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Sur Nuit France, nous abordons la crise économique et ses conséquences sur les enseignes en France depuis des mois. Nos lecteurs le savent ainsi, le secteur du prêt-à-porter fait face à des vents contraires. De ce fait, les fermetures de magasins s’enchaînent.
Des marques aussi emblématiques que Camaïeu ou André ont été contraintes de mettre la clé sur la porte. En 2023, d’après l’Alliance du Commerce, ce sont plus de 4 000 emplois qui disparaissaient. L’année 2024 n’était pas plus douce pour les enseignes et, malheureusement, en 2025, la crise continue de faire des victimes.
Des magasins se sauvent in extremis
Si certaines enseignes, incapables d’éponger leurs dettes, finissent par disparaître, d’autres ne connaissent pas le même sort. Malgré leurs difficultés, elles réussissent à s’en sortir. C’est le cas de l’enseigne Esprit. Le 12 septembre dernier, le tribunal de commerce de Nanterre plaçait la marque en liquidation judiciaire.
Les Français savent qu’une telle décision entraîne la disparition de l’enseigne et la fermeture des magasins. Mais Esprit se sort de cette situation critique. Comment ? Grâce à un double rachat.
D’abord, le groupe Alteri, spécialisé dans la restructuration d’entreprises en difficulté, a repris la branche européenne de la marque. Parallèlement, l’enseigne allemande Deichmann, leader dans le secteur des chaussures, a acquis une partie des activités d’Esprit pour relancer ses collections de chaussures.
Des magasins qui font malgré tout face à la crise
C’est un sauvetage miraculeux pour les magasins de la marque. Pour autant, Esprit doit toujours faire face à une situation financière inquiétante. Selon un communiqué disponible dans Fashion United, en 2024, la marque souffrait d’une perte de son chiffre d’affaires de 73 %.
Pour limiter ces pertes bien trop importantes, Esprit adopte plusieurs mesures. L’entreprise déconsolide ainsi certaines filiales déficitaires et réduit ses dépenses d’exploitation. Cela lui permet ainsi de réduire ses charges fixes. Cependant, ces efforts restent insuffisants pour compenser les effets négatifs des mois précédents.
Aujourd’hui, le nombre de magasins Esprit en France est bien plus faible que par le passé. Il y a un an, 17 points de vente fermaient leurs portes dans le cadre d’une restructuration pour réduire les coûts. Une décision antérieure au verdict du tribunal de commerce. Avant cette vague de fermetures, l’enseigne comptait 75 succursales et plusieurs dizaines de franchises dans l’Hexagone (source : retaildetail).
Quelle perspective pour l’enseigne ?
La crise que traverse Esprit n’est que le reflet des défis structurels que doit affronter le secteur du prêt-à-porter dans son ensemble. La montée en puissance du commerce en ligne et l’évolution des attentes des consommateurs obligent les enseignes à repenser leurs modèles économiques. Pour éviter que les magasins se vident de clients, il faut faire des choix forts.
Pour Esprit, le défi est désormais double. Dans un premier temps, les magasins doivent regagner la confiance des consommateurs. Mais ils doivent surtout assurer leur viabilité financière.
Si le rachat par Alteri et Deichmann offre une opportunité de redressement, l’avenir dépendra largement de la capacité de la marque à innover et à répondre aux tendances actuelles. Après les nombreuses fermetures, les Français risquent de se détourner de cette marque emblématique. À elle de prouver qu’elle a les capacités de revenir et de renaître.