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Grâce aux progrès de la médecine, les médicaments permettent de sauver des millions de vies chaque année. À titre d’exemple, d’après l’ONUSIDA, plus de 27 millions de personnes recevaient des traitements antirétroviraux en 2020. Or, cela a permis de prévenir environ 1,7 million de décès.
Les Français peuvent récupérer des médicaments en pharmacie grâce à des ordonnances. Or, un certain nombre d’entre eux sont en libre-service. Autrement dit, une prescription médicale n’est pas obligatoire pour les acheter. Pour soulager des symptômes bénins, l’automédication est précieuse. Cependant, elle peut entraîner de réels risques. De ce fait, le Réseau Fançais des Centres Régionaux (RFCRPV) vous met en garde.
Ne pas utiliser les médicaments comme des bonbons
Dans un rapport en date du mois de janvier 2025, le RFCRPV sonne l’alarme. Il note une augmentation préoccupante des infections bactériennes associées à l’ibuprofène. Sur les cinq dernières années, les cas progressent plus vite que les deux décennies avant. Ces infections prennent des formes dangereuses, de la septicémie aux chocs septiques.
L’ibuprofène est un médicament anti-inflammatoire non stéroïdien (AINS). Les malades peuvent le prendre pour soulager des douleurs aiguës (maux de têtes, douleurs dentaires…), la fièvre ou les migraines.
Pour un adulte, la dose recommandée est de 200 à 400 mg toutes les quatre à six heures. Ils ne doivent pas dépasser 1200 à 2400 mg par jour. Comme tous les médicaments, certains effets secondaires sont susceptibles de déranger les patients. Parmi les plus courants, les maux d’estomac.
Des infections graves à cause du médicament ?
Le rapport du RFCRPV présente un bilan alarmant. Entre 2019 et 2023, 162 cas d’infections graves liées à la prise d’ibuprofène ont été signalés. Ces infections ont été à l’origine de neuf décès, dont cinq enfants.
Comment expliquer la dangerosité d’un médicament qui se vend de plus en plus ? En effet, d’après straisresearch.com, le marché mondial de l’ibuprofène devrait représenter 1,76 milliard de dollars américains d’ici 2032.
Dans la majorité des cas, les patients utilisaient le médicament pour traiter des pathologies comme le syndrome grippal ou des infections ORL. Or, ce ne sont pas des pathologies pour lesquelles l’ibuprofène est conseillé. L’Assurance Maladie insiste d’ailleurs sur cela. Il faut éviter ces médicaments en cas d’infection, notamment en présence de streptocoque (responsable d’angines ou de scarlatine) ou en cas de varicelle.
Dans les pharmacies, la demande est pourtant croissante. À Cugnaux, près de Toulouse, l’étudiant Mr. Sellaf nous confirme que de nombreux patients insistent pour acheter un ibuprofène. Et ce, même pour une pathologie pour laquelle le médicament est déconseillé. « Malgré les conseils et les refus, ils s’obstinent en disant que le médicament les soulage malgré tout. »
Comment expliquer le danger ?
Deux cas de figure expliquent en quoi le médicament est potentiellement dangereux. Dans le premier cas, l’ibuprofène peut masquer les symptômes d’une infection. Il participe alors à retarder le diagnostic et la prise en charge médicale.
Dans le second cas, les AINS peuvent directement favoriser la prolifération bactérienne. De ce fait, ils aggravent ou déclenchent une infection sévère.
Ainsi, pour traiter la fièvre ou la douleur en cas de grippe, d’angine ou d’otite, ce médicament n’est pas celui que vous devez demander. Les experts recommandent alors de se tourner vers le paracétamol (Doliprane, Efferalgan…). N’oubliez pas, en outre, que l’automédication présente des risques. Et ce, même si elle est de courte durée.
Nous vous invitons enfin à consulter un médecin. À défaut, suivez les conseils de votre pharmacien. Lui seul est capable de vous donner les bons médicaments, ceux qui ne risquent pas d’aggraver votre état de santé.
