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L’eau du robinet contaminée : plus de 300 communes touchées par le CVM cancérogène

300 communes consomment aujourd’hui de l’eau du robinet contaminée par le CVM. Il s’agit d’une substance cancérogène pour l’Homme.

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L’eau est la vie. Et en France comme dans de nombreux pays, c’est l’eau du robinet qui en est la source première. Pourtant, ces derniers mois, les nouvelles font froid dans le dos. En effet, l’eau qui arrive dans les foyers est impropre à la consommation. L’alerte est au rouge. Des milliers de foyers consomment tous les jours de l’eau du robinet toxique. La raison? La présence de chlorure de vinyle monomère ou CVM, nous révèle Envoyé Spécial.

L’eau du robinet n’est plus saine dans 300 communes

D’abord, le CVM, c’est quoi ? Ce chlorure de vinyle monomère est un composé « faiblement soluble dans l’eau », décrit l’OMS ou l’Organisation mondiale de la santé. La contamination vient en fait de nos canalisations en PVC datant des années 80. En effet, avec le temps, le PVC finit par libérer cette substance cancérogène pour l’Homme.

Aujourd’hui, les Français sont ainsi des milliers à consommer de l’eau du robinet contaminée. Pourtant, le problème ne date pas d’hier.

En 2007, les autorités avaient déjà commencé à surveiller ce gaz cancérogène dans les eaux. En 2014, les études ont bien démontré que cette substance dépasse souvent le seuil légal de 0,5 µg/L. Certains foyers se retrouvent même avec des niveaux bien supérieurs, sans le savoir.

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Des consommateurs déçus

Ce qui attise la colère des communes, c’est plutôt la gestion de cette contamination. Dans les zones touchées, les riverains accusent un manque de transparence. Il y a aussi eu des travaux promis, mais jamais réalisés.

Le magazine Envoyé Spécial rapporte par exemple le cas de Châtenoy, dans le Loiret. Un couple aurait même saisi la justice contre l’État et le syndicat des eaux. Leur avocate pointe du doigt une situation inadmissible. En effet, selon Me Gabrièle Gien, il y a « des négligences fautives » et « une absence de communication ».

15 à 30 % de l’eau du robinet polluée

Une étude réalisée par l’université d’Angers a révélé que cette eau du robinet polluée arrive dans de centaines de milliers de foyers. Le spécialiste en Droit de l’environnement, Gaspard Lemaire, soutient que 15 à 30 % de l’eau potable en France est contaminée par le CVM.

L’Agence Régionale de Santé (ARS) Normandie reconnaît aussi ce constat troublant. Elle révèle que 25 000 à 27 000 kilomètres de canalisations en PVC potentiellement toxiques sont encore en service.

En même temps, l’agence rassure que les dépassements de limites sont rares. Cela toucherait « essentiellement aux extrémités des réseaux ruraux ». Ce serait à cause « des temps de séjour de l’eau parfois importants ».

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Maître Gabrièle Gien rappelle encore que ces soucis « durent depuis des années et touchent une large part des populations rurales en France. »

La situation est alarmante dans une partie du Grand Ouest et du nord-ouest du pays. En effet, la Normandie et la Nouvelle-Aquitaine figurent en première ligne des régions les plus en danger.

Un problème qui date

Selon l’avocate, l’État aurait dû se mettre en conformité depuis 2023. Des réactions du côté du gouvernement ? Le ministère de la Santé admet en tout cas que seuls des travaux de remplacement peuvent assainir l’eau du robinet.

Mais Envoyé Spécial évoque un blocage côté budget. Dans une commune de Sarthe, par exemple, remplacer 400 mètres de conduite a valu 50 000 euros. Les habitants se sont ensuite retrouvés avec une hausse de 15 % de leur facture d’eau.

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