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L’eau du robinet contient-elle plus de microplastiques que l’eau en bouteille ? Vous allez être surpris

Contrairement à ce que nous croyons, l'eau du robinet contiendrait davantage de microplastiques que l'eau en bouteille, selon cette étude.

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L’eau du robinet, tout comme l’eau en bouteille, n’est pas aussi pure qu’il y paraît. Une nouvelle étude, menée par des chercheurs du CNRS et de l’Université de Toulouse, publiée par PLOS Water, a mis en lumière un phénomène inquiétant : la présence de microplastiques dans l’eau que nous buvons.

Et devinez quoi ? L’eau du robinet en contient parfois plus que l’eau en bouteille ! Ce n’est pas une découverte anodine, car ces microplastiques sont invisibles à l’œil nu. Leurs effets sur notre santé soulèvent de plus en plus de questions.

Une étude qui fait des vagues

Des chercheurs du CNRS et de l’Université de Toulouse ont décidé de percer le mystère des microplastiques présents dans l’eau. En analysant dix marques d’eau en bouteille ainsi qu’un échantillon d’eau du robinet de Toulouse, les résultats ont fait l’effet d’un coup de tonnerre. L’eau du robinet contient plus de microplastiques que certaines eaux embouteillées !

Les scientifiques ont trouvé des concentrations de microplastiques atteignant 0,096 microgramme par litre dans l’eau du robinet. C’est plus que ce qui se trouve dans 8 des 10 marques d’eau analysées. Ce chiffre fait écho à un problème plus large : la pollution plastique dans l’eau potable.

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D’où viennent ces microplastiques dans l’eau du robinet ?

La présence de ces microplastiques dans l’eau du robinet n’est pas le fruit du hasard. Il semble que les processus de filtration et de distribution jouent un rôle clé dans l’introduction de ces particules.

L’eau de la Garonne, utilisée pour le traitement de l’eau dans la ville de Toulouse, semble être une source importante de cette contamination. Bien que les filtres utilisés dans le processus de purification soient censés éliminer les impuretés, les microplastiques trop fins échappent souvent à cette filtration.

Ce phénomène montre que l’eau du robinet, loin d’être pure, porte la trace d’une contamination invisible, mais bien présente.

Des particules invisibles, mais dangereuses

Alors, pourquoi cette découverte sur l’eau du robinet est-elle si importante ? Les microplastiques sont des particules de plastique extrêmement petites, souvent inférieures à 20 microns. Leur petite taille leur permet ainsi de traverser la barrière intestinale et d’atteindre potentiellement le sang et les organes.

Leurs effets sur la santé restent encore flous. Mais l’Organisation mondiale de la santé (OMS) considère que les particules de moins de 10 microns sont les plus préoccupantes. Les chercheurs appellent donc à une révision des normes européennes pour inclure ces particules invisibles et mieux protéger la santé publique.

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Si les dangers des plastiques visibles sont connus, ces microplastiques échappent souvent à notre vigilance. En effet, ils sont bien trop petits pour une détection à l’œil nu. C’est là qu’intervient une technologie innovante : la Microspectroscopie Raman.

Cette méthode permet d’analyser des particules de moins de 1 micron. Elle offre une résolution bien plus précise que les techniques traditionnelles. Grâce à cette technologie, les chercheurs ont pu mettre en évidence des microplastiques jusque-là indétectables. Une découverte qui change notre perception des risques liés à l’eau du robinet et en bouteille.

Vers une meilleure gestion de l’eau du robinet

Les résultats de cette étude devraient inciter les autorités à revoir les normes de qualité de l’eau du robinet. L’Union européenne, qui évalue actuellement la contamination plastique à partir de 20 microns, pourrait pousser ses études plus loin. En effet, elle peut désormais prendre en compte des particules plus petites, jugées plus dangereuses.

À terme, ces recherches pourraient mener à des solutions plus efficaces pour la filtration de l’eau du robinet.

Cette étude est le résultat du travail des chercheurs du CNRS et de l’Université de Toulouse, publiée dans la revue PLOS Water le 15 janvier 2025.

Source : PLOS Water

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