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L’eau du robinet contaminée selon l’UFC-Que Choisir : de nombreuses villes touchées

Une nouvelle étude préoccupe grandement les Français qui boivent l'eau du robinet tous les jours. Que nous dit-elle ?

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Il n’est pas rare que les autorités ou des associations de consommateurs pointent du doigt la qualité de l’eau du robinet. Souvent, les Français sont invités à ne pas la consommer temporairement. Généralement, cette interdiction est la conséquence d’intempéries qui remettent en cause la qualité de l’eau.

Ces problèmes restent temporaires. D’autres, en revanche, sont plus alarmants. À ce sujet, l’UFC-Que Choisir et l’ONG Générations Futures veulent prévenir les Français. L’association et l’ONG espèrent faire bouger les lignes concernant une problématique de taille avec l’eau du robinet. Le problème d’une turbidité temporaire n’est pas ce qui les intéresse. Non, elles mettent en avant la présence d’un polluant éternel

Un polluant éternel dans l’eau du robinet

Un polluant éternel, ou substance chimique persistante, est un contaminant environnemental extrêmement stable qui ne se décompose pas facilement dans l’environnement. Ces substances peuvent alors rester dans l’air, dans l’eau ou dans le sol pendant de longues périodes. 

Aujourd’hui, une enquête de l’UFC-Que Choisir et de l’ONG Générations Futures nous annonce la présence d’un polluant éternel, l’acide trifluoroacétique (TFA), dans l’eau du robinet. Plusieurs communes apparaissent dans l’étude. En effet, sur les 30 villes de l’analyse, 24 présentent des traces de ce composé.

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Dans 20 de ces communes, le TFA dépasse à lui seul la future norme européenne fixée à 100 nanogrammes par litre pour les 20 PFAS réglementés, qui sera pleinement applicable en 2026.

Parmi les résultats les plus préoccupants, Paris affiche une concentration de 6 200 ng/l. La capitale se classe deuxième derrière Moussac (Gard) avec 13 000 ng/l. Buxerolles, dans la Vienne, occupe la troisième place avec 2 600 ng/l. Les habitants de ces villes, en buvant l’eau du robinet, ingèrent donc ce polluant.

Une substance que les autorités surveillent peu 

À l’heure actuelle, les autorités jugent que le TFA est moins dangereux que les PFOA ou les PFOS. Ces derniers sont, à ce titre, interdits en Europe. Pour autant, l’impact de ce polluant éternel sur la santé reste encore mystérieux. 

La raison derrière cette méconnaissance est simple. En effet, l’enquête nous explique que les agences régionales de santé, dans le cadre de leurs contrôles sur l’eau du robinet, recherchent peu (ou pas du tout) ce polluant. 

Cette carence est d’autant plus préoccupante que le TFA provient notamment de la dégradation du flufénacet, un herbicide qualifié de perturbateur endocrinien par l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) lors d’une évaluation récente.

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Les Français comprennent dès lors en quoi l’usage des pesticides est un problème de santé publique. En les utilisant, les agricultures participent à la pollution de l’eau du robinet.

Une menace omniprésente 

Le TFA appartient donc à la famille des polluants éternels, un groupe regroupant plus de 4 700 composés chimiques quasi-indestructibles. Les premières études pointent des risques sanitaires alarmants. Ces polluants seraient effectivement à l’origine de troubles de la fertilité et d’une augmentation du risque de certains cancers. 

Les Français pourraient alors se dire de ne plus consommer l’eau du robinet. Ce n’est pas comme si, malheureusement, les bouteilles d’eau étaient une meilleure option. Ces dernières contiennent effectivement de grandes quantités de microplastiques.

La seule solution réside donc dans une action globale des instances pour protéger la santé des consommateurs. Elles doivent effectivement mener des études sérieuses concernant la qualité de l’eau du robinet. Prendre en compte la présence de ce polluant éternel est la première étape indispensable pour un avenir avec une eau de meilleure qualité.

Source : UFC-Que Choisir

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