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La France, contrairement à bien d’autres pays, peut se vanter d’avoir une eau du robinet potable et de qualité. Pour s’assurer qu’elle ne présente aucun risque, de nombreuses analyses, tout au long de l’année, vérifient sa conformité.
Malheureusement, il n’est pas rare que ces dernières révèlent des problématiques. Or, ces dernières peuvent être alarmantes. Parfois, la qualité se dégrade du fait de conditions climatiques, comme les inondations. Mais dans le cas d’aujourd’hui, le problème vient d’infrastructures vieillissantes. À cause de ces dernières, plusieurs départements affichent des traces d’un produit cancérogène dans leur eau potable.
Le chlorure de vinyle monomère : un danger invisible
Depuis 1987, le chlorure de vinyle monomère (CVM) est classé comme substance cancérogène par le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC). Malgré cette classification, cette substance continue de se retrouver dans l’eau du robinet de certaines zones françaises.
Nous retrouvons ce problème dans des infrastructures datant d’avant les années 1980. À l’époque, les canalisations en PVC étaient majoritaires. Ces matériaux, en vieillissant, libèrent du CVM lorsque l’eau stagne trop longtemps.
Ce phénomène est particulièrement problématique, car il peut favoriser des maladies graves, notamment des cancers rares du foie, comme l’angiosarcome hépatique. Sans le savoir, en buvant l’eau du robinet, les Français prennent donc des risques.
Eau du robinet : un problème dans les zones rurales
Les canalisations vétustes posent un défi majeur, surtout dans les zones rurales où l’eau circule moins rapidement. Ce débit ralenti accroît la libération de CVM, aggravant ainsi la contamination de l’eau du robinet.
Depuis 1998, une directive européenne impose une limite maximale de 0,5 microgramme de CVM par litre d’eau. Cependant, certains réseaux continuent de dépasser ce seuil, notamment dans des départements comme le Loiret, la Sarthe et le Gers.
À Châtenoy, dans le Loiret, les habitants ont découvert que l’eau dépassait les seuils réglementaires depuis 2014. Il est donc absolument urgent de moderniser les infrastructures. En France, 68 % des citoyens boivent l’eau du robinet tous les jours.
Des estimations indiquent qu’environ 300 000 kilomètres de canalisations en PVC sont encore en service en France. Ce problème est exacerbé par le manque de transparence des autorités sanitaires et des gestionnaires des réseaux d’eau, qui ne partagent pas systématiquement les résultats des contrôles avec le public.
Comment réagir face à une contamination de l’eau du robinet ?
Si vous avez des doutes concernant la qualité de l’eau du robinet de votre domicile, plusieurs actions sont possibles. Pour en avoir le cœur net, vous pouvez demander une analyse officielle. Pour cela, adressez-vous à votre préfecture ou à votre fournisseur d’eau pour obtenir des données précises sur la qualité de l’eau.
En outre, vous avez la possibilité de consulter les rapports locaux. En effet, les résultats des contrôles sont souvent accessibles auprès de la mairie ou des services publics compétents.
Si vous avez la confirmation de problème concernant l’eau du robinet, alors privilégiez l’eau en bouteille le temps que les instances règlent le problème.
Le problème du CVM souligne l’impact des infrastructures vieillissantes sur la santé publique. Bien que la modernisation des réseaux d’eau soit une priorité, elle nécessite des investissements considérables. En attendant, il est urgent pour les Français de s’informer.