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Les Français ont conscience des effets néfastes des pesticides sur la santé. Mais ont-ils réellement conscience de leur présence sur le territoire ? Sans doute pas. Ils savent que les agriculteurs les utilisent. Mais quels sont les niveaux ? Dans quels coins ces pesticides sont-ils les plus présents ?
Pour répondre à cette question, l’ONG Générations futures vient de dévoiler une carte interactive détaillant les achats de pesticides dans chaque département français. Sans surprise, les régions les plus agricoles se démarquent par leurs volumes d’achat, en cohérence avec leur activité intensive en grandes cultures et en viticulture.
Les agriculteurs et les pesticides
La carte « Géophyto » repose sur des données officielles des distributeurs via la Banque nationale des ventes de produits phytopharmaceutiques (BNV-D). L’outil permet de visualiser les volumes de pesticides que les agriculteurs achètent.
Les départements comme la Gironde, l’Eure-et-Loir, l’Aisne, ou encore la Charente-Maritime affichent les volumes les plus importants. En 2022, la Gironde reste en tête des achats globaux, toutes substances confondues.
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Ce n’est pas une surprise compte tenu du nombre d’agriculteurs dans ce département. L’agriculture, la viticulture et la sylviculture jouent un rôle très important dans l’économie locale. À ce titre, le département met en place des politiques pour soutenir ces secteurs.
Les agriculteurs utilisent des produits dangereux
Les Français peuvent évidemment se désoler de la présence de pesticides sur le territoire français. Il faut dire que certains d’entre eux sont très dangereux. En effet, l’analyse prend une dimension encore plus alarmante lorsqu’elle examine les substances CMR 1 (cancérogènes, mutagènes ou reprotoxiques avérés). Dans cette catégorie, ce sont les départements de l’Aisne, de la Somme et du Pas-de-Calais qui arrivent en tête.
Pour les substances suspectées d’effets CMR (classées CMR 2), l’Eure-et-Loir, la Marne, et la Charente-Maritime se placent en haut du classement. La Gironde, bien qu’en 13ᵉ position pour les volumes totaux, reste un acteur majeur en termes d’utilisation par hectare cultivé.
L’objectif principal de cette initiative est d’apporter plus de transparence sur l’utilisation des pesticides en France par les agriculteurs. L’ONG Générations futures espère que cet outil aidera les citoyens à mieux comprendre l’ampleur de la consommation de produits phytosanitaires et leurs impacts potentiels sur la santé et l’environnement.
Un enjeu de santé et d’environnement
Cette initiative s’inscrit dans un contexte où les résidus de pesticides sont régulièrement retrouvés dans les aliments. Par exemple, selon une étude récente, 62 % des légumes non bio contiennent des traces de pesticides. Pourtant, les agriculteurs bio n’en utilisent logiquement pas.
À ce sujet, la position de la France semble claire. Certes, les pesticides doivent être approuvés par l’ANSES (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail) avant leur mise sur le marché. En outre, des distances minimales d’épandage existent pour les produits cancérogènes, mutagènes ou toxiques.
Des décisions qui ne suffisent plus. Les agriculteurs ne peuvent pas se passer des pesticides pour les récoltes. Mais ces derniers auront des conséquences terribles sur le long terme.
Avec cet outil, Générations futures aspire à responsabiliser les acteurs agricoles tout en sensibilisant le grand public aux risques concernant l’usage massif de produits chimiques dans l’agriculture.
