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Le début d’année 2025 démarre sur une note préoccupante pour les consommateurs. Les supermarchés, déjà sous pression après des mois de hausses de prix, pourraient bien connaître une nouvelle flambée des tarifs.
En plein cœur des négociations commerciales, certains acteurs de la grande distribution s’inquiètent des demandes d’augmentation des prix formulées par les industriels. Faut-il alors se préparer à une nouvelle hausse des prix en rayon ?
Les supermarchés en négociation
Chaque année, les négociations commerciales entre la grande distribution et les fabricants de produits alimentaires occupent une place centrale dans le budget des ménages. Ce processus s’étend généralement du 1er décembre au 1er mars de l’année suivante. Pourtant, les discussions de cette année semblent particulièrement conflictuelles.
Les représentants de chaînes comme Les Mousquetaires ou Système U dénoncent des demandes de hausses de prix allant jusqu’à 24 % pour certains produits. Thierry Cotillard, le président des Mousquetaires, a récemment exprimé son mécontentement face à ces exigences auprès de France Info. Il accuse une hausse « totalement décorrélée de la réalité économique ».
Des produits dont le prix pourrait augmenter en 2025 ? Principalement ceux à base de cacao, comme les biscuits, les tablettes de chocolat, mais aussi des produits avec du beurre ou du café. Le tout dans un contexte où l’inflation, bien que modérée sur les produits alimentaires, pourrait prendre une nouvelle ampleur.
Si ces hausses se concrétisent, elles risquent de se répercuter directement sur votre ticket de caisse en supermarché.
Les fournisseurs se défendent
Pourquoi certaines entreprises réclament-elles des augmentations aussi importantes ? L’une des raisons majeures intervient est l’augmentation des coûts de production, notamment en raison de la flambée du prix du cacao. Mondelez, par exemple, producteur des célèbres marques LU et Milka, justifie ces hausse. Il évoque des « augmentations de prix en France soigneusement étudiées ».
Pourtant, certains experts pointent du doigt des hausses qui semblent totalement déconnectées de la réalité. En effet, certains ingrédients « comme le sucre, le blé, les huiles » ont bel et bien baissé.
Pour Dominique Schelcher, président de Système U, il existe une grande disparité entre les petites et les grandes entreprises. Les petites entreprises, souvent plus raisonnables, proposent des hausses de prix modérées, autour de 3 %. Tandis que certaines grandes marques n’hésitent pas à exiger des hausses de 8 % et au-delà.
La situation actuelle met sous pression les supermarchés, eux-mêmes confrontés à l’irritation des consommateurs. Lors d’une interview sur RMC, Schelcher a souligné ces divergences et exprimé ses inquiétudes face aux demandes jugées exagérées.
Les supermarchés cherchent des solutions
Dans ce climat tendu, les supermarchés jouent un rôle crucial en tant qu’intermédiaire entre les producteurs et les consommateurs. C’est à eux de prendre la décision finale sur les prix qu’ils appliqueront en rayon. Mais, au-delà des négociations, le comportement des grandes surfaces pourrait être la clé de la gestion de cette crise des prix.
Le patron du groupe Leclerc a d’ailleurs confié ses préoccupations sur BFMTV, le 8 janvier dernier. « Des marques ont vraiment déconné », s’est plaint Michel-Édouard Leclerc. « Nous allons chercher des baisses », a-t-il toutefois rassuré.
Mais si les prix imposés par les industriels sont trop élevés, certains supermarchés prendraient la décision de ne plus vendre certains articles. Une mesure radicale, mais qui pourrait permettre de maintenir des prix abordables en supermarché.