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Chaque année, des milliards d’euros venant de l’État visent à soutenir les citoyens restent inexploités. Environ un tiers des Français éligibles aux aides sociales ne réclament pas ce qui leur revient de droit.
Pourtant, ces prestations pourraient changer la donne pour des millions de foyers, qui laissent filer en moyenne 1 300 euros. Pourquoi tant de négligences face à ces sommes cruciales ? Explications.
Des aides de l’État oubliées
L’État offre une myriade de prestations sociales pour soutenir les citoyens. Qu’il s’agisse du Revenu de Solidarité Active (RSA), des Aides Personnalisées au Logement (APL), ou encore de la prime d’activité. Ces dispositifs visent à accompagner les familles dans les moments difficiles, mais leur accès reste compliqué.
Selon une étude de la DREES, près de 40 % des personnes ignorent tout simplement qu’elles peuvent prétendre à ces aides de l’État. Les démarches administratives découragent 23 % des potentiels bénéficiaires. Puis, d’autres redoutent des impacts négatifs, comme un contrôle fiscal ou la peur de dépendre d’un soutien extérieur.
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Ces freins concernent toutes les catégories de population. Les jeunes, souvent en précarité, passent à côté des aides au logement ou des aides aux étudiants. Les retraités, pourtant nombreux à vivre sous le seuil de pauvreté, négligent des allocations comme l’ASPA (allocation de solidarité aux personnes âgées).
Même les travailleurs, à cause de contrats précaires ou de faibles revenus, ignorent souvent la prime d’activité.
Dans les 1 300 euros par an non réclamés
Les chiffres sont édifiants. Chaque année, environ 38 milliards d’euros d’aides sociales ne sont pas réclamés, d’après les estimations. Cela représente un manque à gagner colossal pour les foyers : 110 euros par mois, ou 1 300 euros par an en moyenne.
Certaines prestations de l’État affichent des taux de non-recours particulièrement élevés. En 2022, par exemple, 37 % des bénéficiaires potentiels des APL n’ont pas fait de demande. Aussi, 34 % des personnes éligibles au RSA ne l’ont pas réclamé. Ce taux grimpe à 53 % pour la prime d’activité.
Comment simplifier l’accès aux aides de l’État ?
Pour résoudre ce problème, plusieurs pistes existent. L’une des solutions les plus efficaces passe par l’information. De nombreux citoyens ne savent pas quelles aides existent ni comment vérifier leur éligibilité.
L’application Mes Droits Sociaux , mise en place par l’État, permet désormais de calculer en quelques minutes les prestations accessibles.
Des entreprises et startups participent également à l’effort. En effet, ils sont nombreux à accompagner les salariés pour identifier les aides publiques auxquelles ils ont droit. Ces outils innovants simplifient les démarches et évitent de passer à côté d’un soutien financier précieux.
L’État et les CAF ont leur rôle
Cependant, la technologie ne suffit pas. L’État doit également simplifier les processus administratifs, trop souvent complexes et dissuasifs.
La réduction des formulaires à rallonge, l’automatisation des calculs et la mise en place d’un guichet unique seraient des avancées majeures pour encourager les démarches. Et pour ces points, le gouvernement est déjà en chemin. Plusieurs réformes sont aujourd’hui en application.
Enfin, un accompagnement humain reste essentiel. Les associations, les travailleurs sociaux et les conseillers des CAF jouent un rôle clé pour guider les citoyens dans la jungle des prestations. Un soutien local, de proximité, peut faire toute la différence.