Vous êtes ici :   Accueil   >   À la une   >   Retraites : fin de l’abattement fiscal de 10 %, les grands perdants qui vont perdre gros

Retraites : fin de l’abattement fiscal de 10 %, les grands perdants qui vont perdre gros

Une réforme sur la suppression de l'abattement fiscal de 10 % pour les retraités est en discussion. Les grands perdants dans cette mesure.

Montrer le sommaire Cacher le sommaire

Le 9 janvier, une étude de l’OFCE a révélé un tournant important pour les retraités français. Et il pourrait bien se transformer en un véritable coup de massue pour certains d’entre eux. La fin de l’abattement fiscal de 10 % sur les retraites est en discussion. Si adaptée, la mesure pourrait affecter lourdement les revenus de milliers d’assurés.

Un avantage contesté vis-à-vis des retraites

Depuis 1978, les retraités bénéficient, tout comme les salariés, d’un abattement de frais professionnels de 10 % sur leurs pensions. Sa mise en place avait pour but d’équilibrer la baisse de revenus due à la fin de leur activité professionnelle. Toutefois, à la différence des actifs, cet abattement a un certain plafonnement.

En 2024, le montant maximum est de 4 321 euros par an, un chiffre qui n’a pas évolué depuis plusieurs années. Une fois de plus, les retraités n’ont pas eu droit à une réévaluation de cet abattement.

Une proposition heurtant les retraités

Ce 6 janvier, l’économiste Gilbert Cette a pourtant fait un aveu surprenant dans les colonnes des Echos. « À titre personnel, j’avais évoqué la piste d’une suppression de l’abattement fiscal de 10 % sur les retraites », a-t-il déclaré.

À voir Cette arnaque virulente qui frappe de plein fouet les retraités peut voler vos coordonnées bancaires

Selon lui, supprimer cet abattement de 10 % représente une mesure d’une grande portée, rapportant près de 4 milliards d’euros par an. L’idée serait de mettre fin à un avantage jugé injustifié par certains, surtout qu’il profite même aux retraités les plus aisés.

Il faut bien comprendre ici que la reforme serait comme une manière de mieux répartir les bénéfices fiscaux, tout en préservant les plus modestes. Mais cela soulève de nombreuses questions sur les véritables perdants de cette réforme.

Un abattement de plus en plus contesté

Lors de la même interview, Patrick Martin, président du Medef, n’a pas mâché ses mots. En effet, il a qualifié cette exonération fiscale de « contre-nature » et de « aberrante ».

Pour lui, pourquoi un retraité bénéficierait-il d’une exonération fiscale sur des « frais professionnels » qui n’existent plus ? Cette critique vient en réponse à un contexte où de plus en plus de voix s’élèvent contre certaines niches fiscales jugées trop généreuses.

Le Conseil des prélèvements obligatoires (CPO), lui aussi, n’a pas manqué de pointer ce genre de traitement préférentiel qui, selon ses termes, serait « injustifié ». L’idée est que cet abattement ne concerne pas uniquement les retraités modestes. Il touche aussi ceux disposant de revenus confortables.

À voir Retraites, gaz, PEL… : tout ce qui a changé depuis le 1er janvier

Cet avantage fiscal devient donc plus problématique à l’heure où les finances publiques cherchent des solutions pour redresser la barre.

Les grands perdants de cette réforme

Alors, qui perdra gros dans cette histoire ? Si cette mesure passe, les retraités les plus élevés dans l’échelle des revenus se retrouveraient les plus affectés.

« Cela serait une mesure forte (…), et équitable puisque les retraites les plus modestes ne seraient pas concernées. », a aussi précisé Pierre Madec auprès des Échos. Le président du COR a souligné que la suppression de l’abattement fiscal de 10 % serait, contrairement à d’autres réformes proposées, relativement « égalitaire ».

Les seniors les plus modestes, qui ne sont souvent pas imposables, ne seraient pas touchés. Donc, c’est l’ensemble des retraités plus aisés qui se retrouveraient à devoir faire face à la réforme. Il est encore trop tôt pour dire si cette mesure entrera en vigueur, mais le débat est loin d’être clos.

Source : Les Échos

Vous aimez ? Partagez !