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Cette nouvelle campagne de sécurité routière crée la polémique auprès des automobilistes seniors

Certains automobilistes n'apprécient pas la nouvelle campagne de la Sécurité routière. Ils la considèrent comme un appel à la délation.

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En France, plusieurs débats divisent la société. Deux camps s’affrontent et ne parviennent pas à s’accorder. L’un de ces sujets est, sans aucun doute, la place des automobilistes seniors sur les routes. Pour certains, ils représentent un danger. Pour d’autres, il ne faut pas les stigmatiser et faire des généralités.

Le permis de conduire, dans sa forme actuelle, offre à ses détenteurs une validité à vie. Ce n’est pas le cas partout. En effet, dans certains pays, de réelles restrictions arrivent à partir d’un certain âge. Mais plutôt que de changer son règlement, la sécurité routière opte pour la prévention. Elle l’exprime via une campagne, « Docteur, est-ce grave si je conduis ?« . Une campagne qui est loin de faire l’unanimité.

Automobilistes seniors : une campagne les vise

Cette campagne choc met en lumière une problématique délicate : certains seniors ne disposent plus des capacités physiques ou cognitives nécessaires pour conduire en toute sécurité. Sur les routes, ils sont des automobilistes comme les autres en apparence. Mais, en réalité, ils représentent un danger.

Alors, les proches qui s’inquiètent peuvent adresser un courrier ou un e-mail au préfet. Dans ce dernier, ils doivent détailler les raisons de leurs inquiétudes. Si le signalement est recevable, la préfecture convoque l’automobiliste à une visite médicale. Les conclusions de cet examen peuvent entraîner plusieurs décisions.

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D’abord, le médecin agréé peut suspendre ou annuler le permis de conduire. Sinon, il peut donner une autorisation qui s’accompagne de limites (comme l’interdiction de conduire la nuit). Sinon, la visite médicale peut conclure par le maintien du permis pour l’automobiliste.

Une campagne qui encourage à la délation ?

Le signalement d’un proche soulève souvent des questions morales et peut nuire aux relations familiales. Pour certains, cette démarche est une atteinte à la dignité de l’aîné. Beaucoup de familles privilégient le dialogue ou des méthodes indirectes.

Les défenseurs de la campagne et de la méthode indiquent qu’il ne doit pas y avoir d’excuse dès lors que la santé d’autres automobilistes ou d’usagers de la route est en jeu. Si un automobiliste présente des risques, il ne doit plus pouvoir prendre le volant. 

Cependant, cette campagne participe à la stigmatisation d’un groupe, les automobilistes âgés, qui ne sont pas responsables du plus grand nombre d’accidents. Ce sont les conducteurs entre 18 et 24 ans qui en provoquent le plus. Cependant, lorsqu’il y a un accident avec un automobiliste senior, il est responsable dans 64 % des cas, contre 56 % pour les autres. 

La loi peut-elle évoluer ?

Il faut voir cette campagne comme une option en attendant une possible évolution de la loi. En effet, d’autres pays européens obligent les automobilistes à passer une visite médicale à partir d’un certain âge. À l’heure actuelle, la loi française ne propose pas une telle évolution.

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Cependant, il ne faut pas oublier que la France doit s’en remettre au droit européen. Or, ce dernier pourrait changer et opter pour une uniformisation des règles concernant les automobilistes. Rappelons que l’UE vise zéro mort sur les routes d’ici 2050. 

Cet objectif, très ambitieux, ne peut se réaliser sans décision stricte et forte. À l’avenir, rien n’indique donc que la France pourra préserver la validité à vie du permis de conduire pour les automobilistes.

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