Montrer le sommaire Cacher le sommaire
Le confinement n’a pas eu des conséquences négatives pour tous les magasins. Les enseignes de bricolage ont connu une croissance fulgurante entre 2020 et 2021. Il faut dire que, chez eux, les Français étaient alors avides de travaux manuels. Ils souhaitaient rénover et améliorer leur domicile.
Cependant, cette phase d’euphorie laisse aujourd’hui place à une réalité plus difficile. Entre baisses des ventes et réorganisations, les acteurs du secteur du bricolage doivent s’adapter à un contexte économique complexe pour rester compétitifs. C’est un retour à la réalité que les magasins doivent gérer absolument pour survivre.
Des magasins face à une baisse des ventes
Le confinement est désormais loin derrière nous. Et après la période de croissance des magasins de bricolage, le bilan actuel n’est pas aussi positif. Emmanuel Le Roch, délégué général de Procos, souligne une baisse de 2 % du chiffre d’affaires des magasins d’équipement de la maison entre janvier et octobre 2024, par rapport à la même période en 2023.
Ces magasins espéraient une hausse des ventes en lien avec la rénovation énergétique. Le gouvernement propose, à ce titre, des aides pour encourager à la consommation. Mais ce moteur ne suffit pas. Entre la crise immobilière, l’inflation et la baisse du pouvoir d’achat, les Français y réfléchissent à deux fois avant d’acheter.
Cependant, selon Cédric Ducrocq, directeur du cabinet Diamart, cette situation relève davantage d’un « effet de dégonflement » que d’une crise profonde. En effet, les petits travaux et réparations restent dynamiques. Ils maintiennent un certain niveau d’activité.
Des magasins s’organisent pour survivre
Deux géants du secteur, Castorama et Leroy Merlin, illustrent les défis auxquels font face les enseignes de bricolage.
En novembre 2024, Castorama annonçait un plan de restructuration pour réduire ses coûts. Ce projet comprend jusqu’à 100 départs volontaires au siège social, via une rupture conventionnelle collective. Bien que les magasins ne soient pas directement concernés par ces suppressions, des syndicats alertent sur les répercussions indirectes.
Leader du marché avec 39 % de parts, Leroy Merlin n’est pas en reste. En 2024, l’enseigne amorce une rupture conventionnelle collective qui devrait aboutir à la suppression de 130 postes au siège, avec une seconde phase prévue en 2025 portant le total à 250. De plus, 180 postes de comptables en magasin disparaîtront en raison de la digitalisation des processus.
S’adapter et innover
Face à cette situation, les enseignes de bricolage multiplient les initiatives pour répondre aux attentes des consommateurs et s’aligner sur les nouvelles tendances. Alors, les magasins investissent dans la rénovation énergétique. C’est un axe stratégique sur le long terme, ils ne veulent pas passer à côté.
Les magasins savent aussi qu’ils doivent diversifier leur offre. Comment ? En s’adressant aux petits budgets. Cette cible est indispensable pour maintenir une dynamique auprès des consommateurs plus prudents.
Cependant, ces efforts ne suffisent pas toujours à contrer les défis structurels du secteur. Les fermetures de services et la réduction des effectifs mettent en lumière une tension entre la nécessité d’innover, de réduire les coûts et de maintenir l’emploi. Il est donc essentiel pour ce secteur de trouver un équilibre.
Dans ce contexte, l’innovation, qu’elle soit technologique ou organisationnelle, jouera un rôle clé pour surmonter ces turbulences.
