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Le feuilleton des retraites connaît un nouveau rebondissement. Annonces, reports, compromis, et finalement, la censure. Mais à présent, une certitude semble émerger : la hausse réglementaire de 2,2 % s’appliquera sur les pensions de base, en l’absence de projet de loi modifiant cette règle.
Alors, concrètement, à combien s’attendre pour les différentes catégories de retraités en 2025 ? Voici les réponses détaillées de MoneyVox.
La revalorisation des retraites différenciée abandonnée
Ces derniers mois, l’idée d’une revalorisation adaptée au niveau de revenus a alimenté les débats. À l’origine, il était question de moduler les hausses pour limiter les dépenses publiques et favoriser les pensions les plus modestes.
Le compromis le plus notable, surnommé le « compromis Wauquiez », prévoyait une hausse de 0,9 % en janvier. Le gouvernement a également prévu un rattrapage pour les petites pensions à l’été. Une nouvelle version, encore plus restrictive, envisageait un taux de 0,8 %. Et le complément différé concernerait uniquement pour les retraités sous le seuil du SMIC.
Mais avec la censure, ces scénarios sont balayés. Interrogée sur France Info, la ministre du Travail, Astrid Panosyan-Bouvet, a rappelé que, sans projet de loi modifiant le cadre actuel, « les retraités verraient leurs pensions indexées sur l’inflation ». Elle a cependant tempéré son propos en évoquant un « océan de difficultés » que cette situation pourrait engendrer pour l’endettement public.
Une victoire pour les syndicats et les oppositions
Le rejet des propositions de revalorisation différenciée est une victoire par les syndicats. La CGT, dans un communiqué, avait fermement défendu l’indexation des retraites sur l’inflation. Elle a aussi demandé une augmentation générale dès janvier, conformément au Code de la Sécurité sociale.
Mais même avec une hausse uniforme, tous les assurés ne profitent pas des mêmes avantages. La structure de la retraite globale joue un rôle clé. En effet, pour les retraités bénéficiant fortement de l’Agirc-Arrco, une revalorisation de 1,6 % a pris effet en novembre 2024. Donc, elle vient s’ajouter au 2,2 % de l’Assurance retraite en janvier 2025.
Cependant, pour les petites retraites où l’Agirc-Arrco a un faible poids, l’impact reste limité. Selon MoneyVox, une augmentation de 1,6 % sur une complémentaire représentant 300 euros ne rajoute que 5 euros par mois.
Les retraites avec la hausse réglementaire
Le taux de 2,2 % n’est pas tombé du ciel. Il découle de la règle de revalorisation annuelle des pensions basée sur l’inflation des douze derniers mois. Cette méthode, bien que parfois critiquée, garantit une certaine équité entre les retraités.
Prenons quelques exemples concrets issus des estimations de MoneyVox. En octobre 2024, une pension globale nette de 1 500 euros se décompose comme suit. 1 000 euros pour la pension de base et 500 euros pour la complémentaire, soit un total de 1 500 euros par mois.
Avec la revalorisation de 2,2 % prévue pour janvier 2025, la pension de base va augmenter. Cette dernière passe alors de 1 000 euros à 1 022 euros, tandis que la part complémentaire a augmenté à 508 euros lors de la revalorisation de novembre. Au total, la retraite globale atteint ainsi 1 530 euros par mois, donc une hausse de 30 euros en janvier.
Pour une petite pension de 1 100 euros (complémentaire incluse), cette augmentation s’élève à 23 euros par mois, un gain modeste, mais crucial pour ces retraités. En ce qui concerne une pension confortable de 2 500 euros, la revalorisation atteint environ 48 euros mensuels. Une somme non négligeable pour les anciens cadres.
Source : MoneyVox