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Les réformes se suivent et se ressemblent. Nous pouvons les simplifier en disant que les Français perdent certains avantages et sont invités à travailler plus. Cela fonctionne pour définir à la fois la réforme des retraites et la réforme du chômage, qui concerne donc les chômeurs.
Ces derniers n’attendent pas le mois de janvier 2025 avec impatience. En effet, la réforme de l’assurance chômage entrera dans une nouvelle phase. Elle compte bien modifier de manière significative le calcul des indemnités. Ce changement, introduit par France Travail, s’inscrit dans une démarche de simplification administrative, mais il entraînera des baisses de versements pour une majorité de demandeurs d’emploi.
Un nouveau mode de calcul pour les chômeurs
Quand un Français perd son travail, il devient chômeur. Il doit alors s’inscrire auprès de France Travail et demander une allocation d’aide au retour à l’emploi (ARE). Le montant qu’il touche dépend alors de son ancien salaire et de sa durée de cotisation.
Le système actuel d’indemnisation prend en compte le nombre exact de jours dans chaque mois pour calculer les allocations chômage. Ainsi, les montants varient selon les mois : un bénéficiaire perçoit davantage en janvier (31 jours) qu’en février (28 jours).
À voir Cette somme que touchent les chômeurs en hausse par rapport à 2023
Cela fait des mois que le gouvernement travaille sur une réforme qui impactera les chômeurs. En effet, il souhaite standardiser la méthode de calcul. Ainsi, pour chaque mois, l’administration considère qu’il y aura 30 jours. Elle s’écartera donc de la durée réelle.
Un montant fixe tous les mois pour les chômeurs
Ce changement est important. En effet, il garantit à tous les chômeurs de toucher, chaque mois, un montant fixe. Il n’y aura donc plus d’écarts selon la durée des mois. Cependant, cette standardisation entraîne des conséquences financières pour les allocataires.
Prenons l’exemple de nos confrères du Journal du Net. Admettons qu’un chômeur touche 47 euros par jour. À la fin du mois, il recevra 1 410 euros bru (47 x 30). Et ce, que le versement ait lieu en février, en juin ou en août. Cette réforme est intéressante pour le mois de février. Avec 28 jours seulement à son actif, il indemnise moins les chômeurs chaque année.
En revanche, ce changement ne fera pas que des heureux. En effet, l’évolution pénalisera ceux dont l’indemnisation couvre des mois de 31 jours, comme janvier ou juillet. Sur une année entière, la réforme induit une perte nette pour les allocataires. Reprenons l’exemple du chômeur qui touche 47 euros par jour. Sur une année, avec l’ancien système, il perçoit 17 155 euros. En revanche, avec la réforme (360 jours et non plus 365), il recevra 16 920 euros brut.
Cette différence de 235 euros brut par an représente une perte équivalente à environ 5 jours d’indemnisation, soit 180 euros nets pour le bénéficiaire moyen. En 2028, année bissextile de 366 jours, cette perte pourrait s’aggraver davantage.
Une simplification qui est loin de convaincre
Le gouvernement présente la réforme comme une avancée administrative. Pour autant, elle suscite des interrogations sur son impact social. Si elle garantit une régularité dans les versements mensuels, elle réduit le total des indemnités annuelles pour une large part des demandeurs d’emploi.
Cela n’est, en soi, pas vraiment surprenant. Le gouvernement d’Emmanuel Macron cherche à réduire le déficit public. Il faut faire des économies, aux dépens des Français. Après les retraites, ce sont les chômeurs qui doivent en payer le prix fort. Mais l’État estime qu’un tel changement doit également pousser les Français à retrouver un travail.
De nombreux bénéficiaires devront ainsi revoir leur gestion budgétaire pour compenser ces pertes. Pour certains, cette diminution pourrait peser lourdement, notamment dans un contexte économique déjà difficile.