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Cela fait deux ans que les salaires augmentent. Certes, ces hausses sont inférieures à celles de l’inflation. In fine, et les salariés le voient au quotidien, ils perdent en pouvoir d’achat. Cependant, ils espéraient que cette courbe continuerait sa course en 2025.
Or, et c’est une mauvaise nouvelle, les prévisions annoncent une décélération notable. D’après l’enquête annuelle Total Remuneration Survey (cabinet Mercer), la hausse de 2025 sera supérieure à l’inflation. Pour rappel, elle est de 1,2 % à l’heure où nous écrivons ces lignes. Pour autant, l’enquête nous dévoile une baisse notable entre les évolutions de 2024 et celles de 2025.
Une gestion budgétaire plus sélective
D’après les résultats de l’étude, les salariés devraient connaître une augmentation de 3 % en moyenne l’année prochaine, contre 4 % en 2024 et 4,95 % en 2023. Bien que cette progression reste supérieure à l’inflation, elle traduit un retour à une dynamique plus modeste.
Le cabinet Mercer souligne que ce ralentissement s’explique par plusieurs facteurs, notamment les contraintes économiques qui pèsent sur les entreprises. En outre, n’oublions pas les ajustements des deux précédentes années sous l’effet d’une forte inflation.
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Ainsi, les entreprises privilégient désormais des hausses ciblées plutôt qu’une revalorisation collective. Près de 50 % des employeurs prévoient de limiter ces hausses à une partie de leurs salariés, contre une proportion inférieure l’an dernier.
Cette stratégie vise principalement à fidéliser et à attirer les talents clés dans des secteurs en tension, comme l’ingénierie, la vente ou les métiers de production. En outre, puisque nous parlons de cibles, les augmentations se feront au cas par cas.
Un retour à la normale après les tensions inflationnistes
Le cabinet LHH, à travers son observatoire annuel des rémunérations, confirme cette tendance au ralentissement. En 2024, le taux médian d’augmentation dans le secteur privé s’établit à 3,5 %, soit une baisse de 1,2 point par rapport à l’année précédente. Concrètement, une moitié des salariés a obtenu une augmentation inférieure à ce chiffre, tandis que l’autre moitié en a bénéficié d’une légèrement supérieure.
Selon Delphine Landeroin, directrice de projet chez LHH, cette situation reflète un retour à la normale après l’année 2023. Il faut dire que cette année était exceptionnelle, pour les employeurs comme pour les salariés. Nous nous en souviendrons comme d’une année parasitée par une inflation record, qui exerçait une pression à la hausse sur les salaires.
Une perspective différente selon les salariés
Les prévisions de LHH pour 2025 sont encore plus modestes, avec une estimation de la hausse médiane de 2,8 %, en recul de 0,7 point par rapport à 2024. Cette tendance s’accompagne de disparités selon les secteurs. Quand elle est de 3 % pour le secteur bancaire, elle tombe à 2,5 % pour l’agroalimentaire.
Pour Delphine Landeroin, cette baisse générale des augmentations pour les salariés est logique. En effet, elle est le reflet d’une prudence des entreprises. Le contexte économique est toujours fragile. Alors, si les marges sont réduites et la conjoncture incertaine, une gestion rigoureuse des budgets s’impose.
C’est donc bien la prudence qui sort gagnante, au grand malheur des salariés qui espèrent encore des augmentations notables. Car, bien que les prix évoluent à la hausse moins vite, ils augmentent encore. Il faut donc que les salaires suivent.
