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Les chômeurs suivent avec attention les futurs changements au sujet de l’assurance chômage. Il faut dire que le gouvernement, depuis des mois, travaille sur ce cas spécifique. Le but est de limiter le nombre de chômeurs en compliquant l’accès aux allocations et les montants alloués.
En effet, les nouvelles mesures qui devraient voir le jour en avril 2025 devraient permettre d’économiser chaque année 440 millions d’euros. Elles s’inscrivent logiquement dans la politique d’austérité que veut mener Michel Barnier. Évidemment, cette réforme suscite de vives réactions, notamment en raison de ses répercussions sur les séniors et les travailleurs frontaliers.
Une réforme qui cible les travailleurs frontaliers
L’un des principaux changements concerne les travailleurs frontaliers. Ces derniers ont un statut particulier. En effet, le calcul des allocations chômage se fait en se basant sur les salaires qu’ils touchent à l’étranger. Or, ils ne cotisent pas au régime français, alors qu’ils peuvent, pour certains, avoir de gros salaires.
L’enjeu est de taille. En effet, Jean-François Foucard, secrétaire national de la CFE-CGC, nous indique que ces allocations ont coûté à l’Unédic près de 9 milliards d’euros sur la dernière décennie. Cela représente environ 800 millions d’euros par an.
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Pour remédier à cette situation, un coefficient réducteur verra le jour 2025. Ce mécanisme ajustera les indemnités chômage en fonction du niveau de vie en France. Une estimation indique des économies à hauteur de 250 millions d’euros.
En complément, l’accompagnement des demandeurs d’emploi frontaliers sera renforcé. France Travail, dès avril prochain, orientera ces derniers vers des offres en France, même si la rémunération est inférieure à celle qu’ils percevaient à l’étranger.
Nouvelles modalités de calcul des indemnités chômage
Mais ce qui fait grand bruit, évidemment, c’est la nouvelle méthode de calcul des allocations chômage. Actuellement, les indemnités dépendent des jours travaillés. À partir d’avril 2025, elles seront calculées sur la base de 30 jours calendaires par mois. Ce changement entraînera une perte estimée de 5 à 6 jours d’indemnisation par an pour les bénéficiaires.
Une nouvelle fois, ce sont les personnes qui touchent les allocations chômage les grands perdants. Le but de la réforme n’est pas difficile à comprendre. Le gouvernement ne veut pas que les Français considèrent les allocations chômage comme un revenu suffisant pour ne pas retrouver du travail. L’objectif est donc de les pousser à retrouver un emploi le plus rapidement possible.
Quid des seniors dans cette réforme ?
Les bénéficiaires de plus de 50 ans sont les autres grands concernés par cette réforme. Afin de s’aligner sur le report de l’âge légal de la retraite à 64 ans, les bornes d’âge pour bénéficier d’une indemnisation prolongée seront décalées de deux ans.
Ainsi, il sera possible de percevoir des allocations chômage pendant 22,5 mois à partir de 55 ans. À l’heure actuelle, c’est à partir de 53 ans qu’une telle situation est possible. Enfin, l’âge permettant le maintien des droits à indemnisation jusqu’à la retraite à taux plein passera de 62 ans à 64 ans, conformément à la réforme des retraites de 2023.
Cette réforme de l’allocation chômage, selon le gouvernement, se justifie par des impératifs budgétaires. Mais elle vient accentuer les difficultés pour certaines catégories de demandeurs d’emploi. L’État insiste, cette réforme est indispensable pour la viabilité de l’assurance chômage. Pour autant, les populations les plus vulnérables ne cachent pas leur mécontentement.
Source : CNews