Vous êtes ici :   Accueil   >   À la une   >   Vers une nouvelle taxe pour tous les Français ? Elle devrait être prélevée automatiquement

Vers une nouvelle taxe pour tous les Français ? Elle devrait être prélevée automatiquement

Une nouvelle taxe est en discussion et suscite des débats. Attention, car l’application de cette mesure risque de bien vous surprendre.

Montrer le sommaire Cacher le sommaire

Le gouvernement français a dévoilé récemment son projet de loi de finances pour 2025. L’objectif est clair : réduire un déficit budgétaire qui atteint des sommets. Parmi les mesures évoquées, une idée fait particulièrement parler d’elle, la création d’une nouvelle taxe. Si son nom intrigue, son but divise. Voyons de plus près les détails de cette proposition.

Une taxe de plus pour réduire le déficit

Lors de la présentation du projet de Loi de finances 2025, Antoine Armand, ministre de l’Économie, et Laurent Saint-Martin, ministre du Budget, ont insisté sur la nécessité de rééquilibrer les comptes publics. En effet, le déficit a atteint 5 % du PIB et la dette publique est en constante augmentation. L’État doit ainsi trouver des solutions pour dégager 60 milliards d’euros d’économies.

Mais la question est de savoir : où trouver ces ressources supplémentaires sans alourdir davantage la pression fiscale générale ? Une réponse apparaît de la sphère politique : responsabiliser les citoyens en les taxant pour certaines attitudes jugées problématiques.

La fameuse « taxe lapin », autrefois abandonnée, refait en ce sens surface. L’idée ? Sanctionner les patients qui prennent un rendez-vous médical, mais ne se présentent pas, sans prévenir. Ce geste, souvent anodin pour certains, engendre pourtant des pertes financières et organisationnelles significatives pour les professionnels de santé.

À voir Gaz : cette taxe va être multipliée par 4 et va faire flamber vos factures en 2025, son nouveau montant

La mécanique de cette taxe

L’idée derrière cette nouvelle taxe est donc de frapper au portefeuille pour sensibiliser les Français, « les lapins médicaux ». Si une personne manque un rendez-vous médical sans annuler à l’avance, une sanction financière pourrait alors s’appliquer. Deux options sont possibles :

Paiement direct de l’amende : Le patient pourrait régler une somme forfaitaire (5 euros selon certaines discussions) directement auprès de la Sécurité sociale.

Réduction des remboursements : À défaut de paiement immédiat, le montant de l’amende serait automatiquement déduit du remboursement d’une future prestation médicale.

Ce dispositif, proposé par la sénatrice Corinne Imbert (LR), se veut une réponse pragmatique pour responsabiliser les usagers. Et cela, tout en évitant de pénaliser les finances des médecins. Mais son adoption n’est pas acquise. En effet, elle suscite des réactions contrastées, même au sein des professions de santé.

Une taxe qui divise

Si le Sénat semble favorable à cette taxe, les critiques fusent. D’un côté, certains estiment que c’est une solution équitable pour lutter contre le gaspillage des ressources médicales. Chaque rendez-vous manqué prive un autre patient d’un créneau précieux. En imposant une sanction financière, la mesure espère encourager une gestion plus responsable des rendez-vous.

À voir Vers une nouvelle surtaxe qui devrait toucher 12 millions de Français : le montant à prévoir

D’un autre côté, les sceptiques pointent du doigt la complexité de sa mise en œuvre. Les médecins craignent de devenir des arbitres dans cette démarche. Des questions se posent aussi sur la gestion administrative de ces amendes. De plus, certains dénoncent une mesure « symbolique » qui n’apporte pas de véritable solution au problème de fond du déficit public.

Un petit nombre de patients

L’UFC-Que Choisir souligne notamment que « Les données des plateformes de prises de rendez-vous en ligne suggèrent qu’une grande majorité des “lapins” qu’elles recensent sont le fait d’un petit nombre de patients ». Elles font référence à « des jeunes urbains surconnectés qui effectuent des réservations multiples et ne retournent en général pas voir plusieurs fois le même praticien. »

Emmanuel Macron, favorable à une légère sanction des « lapins médicaux », avait déjà mentionné cette idée en 2023. Cependant, sa mise en œuvre dépendra des arbitrages finaux, et rien ne garantit que cette taxe verra effectivement le jour.

Vous aimez ? Partagez !