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Il y a quelques petites semaines, les retraités prenaient peur. En effet, ils apprenaient la volonté du gouvernement de Michel Barnier. Sans prévenir, il annonçait sa volonté de reporter la revalorisation des pensions de retraite.
Pour le gouvernement, cette mesure a du sens. En effet, elle pourrait permettre d’économiser quatre milliards d’euros. Mais pour les retraités, c’est évidemment une très mauvaise nouvelle. Sans cette revalorisation annuelle, ils perdent en pouvoir d’achat. Ils font alors savoir leur colère, tout comme les députés de l’Assemblée nationale, ulcérés par cette politique d’austérité qui s’en prend aux plus précaires, et non aux plus riches.
Une revalorisation des retraites en janvier ?
Pendant des jours, les députés discutent à l’Assemblée nationale de cette proposition de loi. Fait notable, les élus du propre parti de Michel Barnier sont en désaccord. Ils refusent, tout comme les députés de la Gauche, de punir les retraités pour les erreurs du gouvernement.
Alors, un premier glissement intervient. Michel Barnier se dit ouvert à d’autres propositions. Ces dernières, cependant, doivent permettre de réaliser autant d’économies. Après des heures de débats, nous apprenions finalement le 11 novembre que la revalorisation verrait le jour normalement.
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Ainsi, à partir du 1ᵉʳ janvier 2025, les retraités toucheront une pension plus importante. C’est évidemment une excellente nouvelle pour eux. Cependant, ils ne doivent pas s’attendre à une hausse aussi importante qu’en janvier 2024. En effet, il y a quelques mois, ils profitaient d’une hausse de 5,3 %. D’autant plus que le gouvernement n’abandonne pas son objectif de réaliser des économies. Alors, la hausse dépendra des revenus des retraités.
Une hausse relative en 2025
D’un point de vue budgétaire, la nouvelle répartition n’entraînera qu’un léger ajustement pour les retraités. En effet, plutôt que d’augmenter les pensions de 1,8 % en juillet, le gouvernement appliquera une hausse de 0,9 % dès janvier.
Les retraités dont les pensions sont inférieures au SMIC bénéficieront, quant à eux, d’une revalorisation complète de 1,8 % dès janvier, conformément au mécanisme traditionnel d’indexation. Cette mesure touchera 44 % des retraités et permettra d’améliorer significativement leur pouvoir d’achat.
Avec la révision de la mesure, le gain budgétaire sera d’environ 3 milliards d’euros. C’est donc moins que les premières estimations concernant un report total de janvier à juillet.
L’annonce de Laurent Wauquiez : une victoire politique
L’annonce de ce réajustement a été faite le 11 novembre par Laurent Wauquiez, chef du groupe des députés de la Droite Républicaine à l’Assemblée, bien qu’il ne soit pas ministre. En prenant lui-même la parole sur TF1, il marque des points auprès des retraités et s’impose politiquement, où jusque-là, le ministre Bruno Retailleau dominait l’espace médiatique au sein du gouvernement.
Ce geste symbolique lui permet également de se positionner en défenseur du compromis, une approche qu’il revendique comme marque de fabrique. Par ailleurs, il empêche le Rassemblement National de revendiquer ce succès politique, alors que le blocage des retraites était l’une des priorités des députés de Marine Le Pen.
Mais ce sont bien les députés de la Gauche qui, les premiers, proposaient de faire une distinction entre les retraités les plus riches et les plus pauvres. Ils refusaient que les plus précaires soient, une nouvelle fois, pris pour cible.