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Les automobilistes notent à quel point les villes prennent des décisions de plus en plus rudes. Entre les ralentissements sur les voies rapides et les interdictions de circulation, ils ne semblent plus les bienvenus. Et ce n’est pas sur le point de s’arranger pour eux.
Nous savons que les voitures consomment, participent à la pollution sonore comme auditive et visuelle. Pour cela, le gouvernement opte d’ailleurs pour la future interdiction des voitures thermiques en 2035. Le but est d’encourager les consommateurs à se tourner vers l’option de l’électrique. Mais avant cette date, d’autres véhicules pourraient ne plus pouvoir circuler en toute légalité.
Certains automobilistes pointés du doigt
Au mois d’octobre, le tragique décès de Paul Varry faisait parler en France. Le cycliste perdait la vie sur les routes à cause d’un automobiliste à bord d’un SUV. Alors, le sénateur communiste et conseiller parisien Ian Brossat prépare une proposition de loi pour autoriser les municipalités à interdire la circulation des SUV dans certaines zones urbaines.
Brossat, qui avait déjà appelé à limiter ces véhicules à Paris, souhaite élargir cette possibilité à l’échelle nationale. Il veut permettre aux élus locaux de réguler ou même d’interdire les SUV pour des raisons de sécurité et de protection de l’environnement.
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Selon le sénateur, la cohabitation entre les automobilistes et les cyclistes est souvent délicate. Alors, interdire les SUV dans certains secteurs lui apparaît comme une mesure nécessaire. Il en va de la sécurité de tous les usagers de la route.
Les SUV les plus lourds dans le viseur
Ian Brossat veut cependant rassurer les automobilistes. En effet, sa proposition se concentre uniquement sur une minorité de véhicules. Ils visent particulièrement les plus encombrants. Ainsi, les restrictions viseraient en particulier les SUV thermiques de plus de 1,8 tonne et les SUV électriques de plus de 2 tonnes, afin de prendre en compte leurs caractéristiques spécifiques.
Brossat met en avant le danger accru que représentent ces véhicules pour les usagers vulnérables. Selon une étude suisse de l’assureur Axa, les SUV pesant plus de 2,1 tonnes seraient à l’origine de 10 à 27 % d’accidents supplémentaires par rapport aux autres types de véhicules.
Le risque de blessure mortelle pour un piéton ou un cycliste heurté par un véhicule de 1 800 kg augmente de 50 % par rapport à un véhicule de 1 200 kg.
Outre les risques sécuritaires, Brossat souligne également l’impact environnemental de ces véhicules. Les SUV, notamment ceux dépassant 1,8 tonne, affichent une empreinte carbone bien plus forte. Un SUV électrique produirait une empreinte carbone 70 % plus importante qu’un modèle électrique standard, et un SUV thermique consommerait en moyenne 20 % de carburant supplémentaire par rapport à une voiture classique. Il appelle donc les automobilistes à faire preuve de responsabilité.
Vers une interdiction à l’échelle nationale ?
Toutefois, Brossat ne souhaite pas une interdiction des SUV à l’échelle nationale, mais envisage cette mesure pour les agglomérations souhaitant la mettre en place, sous réserve d’une décision du conseil municipal.
En effet, le sénateur sait que dans certaines zones rurales, ces véhicules sont nécessaires. Les automobilistes qui ont l’habitude des routes de campagne seront en accord, sans doute, avec cela.
Il s’agit évidemment d’une proposition de loi symbolique. Mais le sénateur espère influencer les débats sur la place des SUV en ville. Si la mort de Paul Varry n’a pas de lien direct avec ce type de véhicule (il s’agissait d’une intention de l’automobiliste), les études ne mentent pas. Oui, les automobilistes à bord des SUV sont plus dangereux. L’enjeu est donc important.