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Avec des nouvelles en demi-teinte, les épargnants vont devoir s’adapter aux changements à venir pour leurs livrets d’épargne. Tandis que les taux du Livret A et du Livret de développement durable et solidaire (LDDS) pourraient reculer en 2025, le Livret d’épargne populaire (LEP) réserve peut-être une meilleure surprise.
Alors, est-ce que les taux réels de ces produits d’épargne réglementée resteront positifs malgré la baisse de l’inflation ? Décryptage avec les informations de MoneyVox.
Cette mauvaise nouvelle pour le Livret A et le LDDS
Depuis le début de 2023, les épargnants se sont habitués à un taux de 3 % pour le Livret A et le LDDS. Le niveau reste maintenu malgré l’inflation élevée grâce à une décision gouvernementale. Ce taux élevé, bloqué jusqu’à janvier 2025, offrait un rempart solide contre la perte de pouvoir d’achat.
Mais cette situation devrait toucher à sa fin. En effet, dès le 1er février 2025, les taux devraient diminuer en raison du recul marqué de l’inflation.
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L’Insee a rapporté une baisse significative de l’inflation, qui tombe à 1,2 % en octobre 2024. Et cette tendance devrait se poursuivre. Avec une inflation moyenne estimée autour de 1,7 % pour le second semestre 2024, il est peu probable que les taux restent à 3 %.
Selon Eric Lombard, directeur général de la Caisse des Dépôts (CDC), le taux du Livret A pourrait baisser à 2,5 % en février. L’annonce officielle devrait arriver vers mi-janvier 2025.
Un calcul technique influencé par plusieurs facteurs
La formule de calcul du taux du Livret A repose sur deux variables essentielles. L’inflation hors tabac du semestre précédent et le taux interbancaire européen, appelé € ster.
Avec les trois récentes baisses des taux directeurs de la Banque Centrale Européenne (BCE), l’€ster suit également une tendance à la baisse. Il passera d’une moyenne de 3,75 % vers un probable 3,50 % d’ici fin 2024 selon MoneyVox.
Cette baisse impacte directement la rémunération des livrets réglementés en France. En effet, une partie de cette formule dépend de la stabilité du système bancaire européen.
Pour le Livret A et le LDDS, le calcul « technique » produit donc un taux proche de 2,5 %. Cependant, rien n’est encore figé. Par ailleurs, la décision officielle pourrait prendre en compte des éléments supplémentaires comme l’impact sur les ménages modestes.
Le LEP, un peu mieux loti
Qu’en est-il du Livret d’épargne populaire ? Avec son taux actuel de 4 %, ce produit reste le préféré des épargnants aux revenus modestes. Mais, ici aussi, des ajustements sont probables.
Le taux du LEP pourrait également baisser, probablement à 3 %. Ce produit est pourtant un peu mieux protégé. Il doit soit suivre l’inflation des six derniers mois. Soit être majoré de 0,5 point au-dessus du Livret A, selon la formule en vigueur.
Le gouvernement dispose toutefois d’une marge de manœuvre pour protéger le LEP des baisses brutales. Par le passé, il a déjà choisi de déroger à la formule officielle pour maintenir des taux attractifs, en particulier pour les ménages les plus vulnérables. Il pourrait en être de même cette fois-ci, avec une attention particulière aux effets de l’inflation sur les ménages modestes.
Une lueur d’espoir pour les Livret A et LEP
Malgré ces baisses de taux attendues, il reste une bonne nouvelle. Depuis mars 2024, le rendement réel de ces produits d’épargne se redresse. C’est-à-dire que le rendement après ajustement de l’inflation est redevenu positif. En d’autres termes, même avec des taux d’intérêt abaissés, l’épargne sur les livrets réglementés pourra continuer de rapporter plus que l’inflation.
Cette situation, unique depuis 2009, montre que les livrets réglementés comme le Livret A ou le LEP conservent une utilité précieuse. En particulier dans un contexte économique où l’inflation ralentit fortement. Alors, même si la rémunération aura une baisse brusque, l’intérêt net pour les épargnants reste pertinent. Surtout pour ceux qui souhaitent sécuriser leur épargne à court terme sans prise de risque.
Source : MoneyVox