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Le possible report de la revalorisation des retraites est sur toutes les lèvres. Le gouvernement de Michel Bernier envisage sérieusement de reporter la hausse à venir, de janvier à juillet. Un gros manque à gagner pour les seniors, mais des économies de 4 milliards pour l’État.
Cependant, les groupes parlementaires en général en accord avec les initiatives du gouvernement font part de leurs doutes. En effet, le projet est en pleine discussion à l’Assemblée. Or, le Modem émet des réserves, tout comme les députés d’Horizon. En perdant ses alliés, Michel Barnier pourrait bien revoir sa réforme. D’autant plus que cette décision fait même débat au sein même de son parti des Républicains.
Retraites : la mesure qui divise
La proposition de report ne fait pas l’unanimité. Évidemment, nous nous attentions à un mécontentement venant des élus du Nouveau Front Populaire (NFP). La France Insoumise, surtout, fait savoir à quel point elle est en désaccord avec un tel report. Alors, ils déposent des amendements pour supprimer l’article 23 du projet de loi de finalement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2025.
Mais même du côté des soutiens de Michel Bernier, le report est loin de faire l’unanimité. En effet, certains députés d’Ensemble pour la République, pourtant proches du pouvoir, expriment également leur opposition à cette mesure.
À ce titre, pour Stéphanie Rist, députée du Loiret, la mesure n’est ni pertinente ni adaptée. Certes, elle pourrait occasionner des économies pour le gouvernement. Mais l’État gagnerait 4 milliards d’euros au détriment des retraités les plus précaires du pays.
Une réforme à revoir
Les Républicains, le parti du Premier ministre Michel Barnier, ne demandent pas l’abandon pur et simple de cette disposition, mais préconisent un ajustement. Ils suggèrent, dans un amendement, de maintenir une revalorisation au 1ᵉʳ janvier pour les retraités les plus modestes, à savoir ceux dont les revenus nets sont inférieurs à 2 000 euros par mois.
Les députés d’Horizons, dont l’ancien ministre de la Santé, Frédéric Valletoux, soutiennent également une version différente de cette mesure. Ils proposent de reporter la revalorisation des pensions de base au 1ᵉʳ juillet 2025 uniquement pour les retraités bénéficiant de pensions supérieures à 2 300 euros bruts, tout en conservant une hausse au 1ᵉʳ janvier pour les autres.
Enfin, le Modem, de son côté, prône une méthode qui a fait ses preuves en 2020. Celle d’ajuster la revalorisation des pensions en fonction des revenus. Ils suggèrent d’indexer les pensions inférieures à 1 700 euros par mois sur l’inflation dès le 1ᵉʳ janvier, d’appliquer une revalorisation partielle pour les pensions comprises entre 1 700 et 2 500 euros, et de geler les pensions supérieures à ce montant. Leur objectif est de protéger les retraités les plus modestes tout en respectant les impératifs budgétaires.
Le gouvernement prêt à ajuster sa position
Face à la montée des contestations, le gouvernement semble ouvert à une révision de sa position. Laurent Saint-Martin, ministre du Budget et des Comptes publics, déclarait sur France 2 le 21 octobre qu’il était favorable à l’idée de fixer un seuil de protection pour les pensions les plus basses.
Ce seuil pourrait se situer autour de 1 200, 1 400 ou 1 600 euros, selon lui, afin de ne pas pénaliser les retraités les plus fragiles. Cependant, le ministre précise qu’il n’est pas favorable à un gel total des revalorisations pour les retraités les plus aisés. Il ne faudrait pas se mettre à dos les plus aisés du pays, n’est-ce pas ?
La mesure qui fait tant polémique risque donc d’évoluer dans les jours à venir. Cela pourrait aboutir à une bonne nouvelle pour les retraités les plus précaires.