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Pour une majorité de Français, le démarchage téléphonique est une pratique intrusive qu’ils détestent. Quand leur téléphone sonne et qu’un numéro inconnu s’affiche, ils hésitent à répondre. Ils craignent de discuter avec le salarié d’une société qui souhaite proposer ses services.
Cependant, malgré tout l’agacement qu’ils ressentent, les Français doivent faire preuve de bienveillance. Nous rappelons que ce sont des personnes comme vous et moi qui sont à l’autre bout du fil. Elles font simplement leur travail et méritent, comme tout le monde, le respect. Or, dans cette affaire, une question tout sauf innocente est à l’origine d’un scandale.
Démarchage téléphonique : une question qui ne passe pas
Cette histoire commence lorsqu’un employé d’une société de vidéosurveillance se présente à la gendarmerie de Boulay-Moselle. Il souhaite rapporter une conversation troublante. Ce n’est pas tout. Il se rend chez les gendarmes pour porter plainte contre une cliente.
Au cours de son audition, le démarcheur téléphonique explique avoir été victime d’une remarque discriminatoire de la part d’une femme âgée. Dans le cadre de son travail, la victime utilise le démarchage téléphonique. Un jour, il téléphone à une dame qui lui demande s’il est Français.
À voir Démarchage téléphonique : cette simple question magique met fin à l’appel immédiatement
La question est évidemment étrange. Le salarié répond en disant qu’il est bien Français, mais tient également à préciser ses origines algériennes. C’est alors que la cliente en question souhaite en finir avec l’appel, suite à ses propos. Toutes les personnes qui travaillent pour le démarchage téléphonique savent qu’elles risquent de recevoir des propos désobligeants. En revanche, cet employé refuse de laisser le racisme l’emporter.
La justice s’empare de l’affaire
La justice juge la requête de la victime recevable. Elle ouvre ainsi la voie à un procès devant le tribunal judiciaire de Thionville. Le 15 octobre dernier, l’affaire était examinée par le tribunal. L’accusée, aujourd’hui jugée pour discrimination liée à l’origine du démarcheur, tente de minimiser les faits.
Sa version met en avant un malentendu. Alors qu’elle était au téléphone dans le cadre d’un démarchage téléphonique, elle ne nie pas avoir posé la question. Cependant, elle indique ne pas avoir entendu la mention au sujet des origines algériennes.
Poursuivant sa défense, elle évoque un incident précédent, impliquant un technicien de téléphonie d’origine étrangère qui, par erreur, lui aurait coupé l’électricité. Cette mésaventure aurait, selon elle, érodé sa confiance envers certains professionnels. Une telle expérience, cependant, ne justifie aucunement une remarque raciste dans le cadre d’un démarchage téléphonique.
Le poids du racisme ordinaire face à la justice
L’accusée va encore plus loin lors du procès. En effet, elle estime avoir le droit de choisir les personnes avec qui elle souhaite communiquer. Pour que ce soit bien clair, elle se permet d’ajouter qu’elle vit en France. Évidemment, cette défense fragile ne fait que conformer qu’il s’agit d’une discrimination raciale.
Ainsi, cette femme n’est pas près d’oublier ce démarchage téléphonique. En effet, la condamnation tombe et lui ordonne de payer une amende de 800 euros, dont 400 avec sursis. Cette sanction souligne la reconnaissance, par la justice, de l’acte de discrimination raciale.
Toutefois, certains dans l’assistance ont exprimé leur frustration, estimant que ce verdict reflète une certaine tolérance à l’égard du racisme ordinaire, qui persiste insidieusement dans la société. La décision concernant les dommages et intérêts à verser au démarcheur sera prise lors d’une audience ultérieure.